Regain d’inquiétude chez les directeurs financiers

  19 Novembre 2015    Lu: 898
Regain d’inquiétude chez les directeurs financiers
Les DAF des entreprises françaises restent prudents par rapport à la conjoncture économique de l`Hexagone.

Alors que des interrogations commencent à émerger sur les conséquences des attentats du 13 novembre sur la croissance économique française, les directeurs financiers des entreprises de l’Hexagone affichaient déjà leur inquiétude bien avant ces évènements. Selon le sixième baromètre d’opinion des directeurs financiers réalisé par Deloitte, 64 % des DAF interrogés restent prudents par rapport à la conjoncture économique française, contre 14 % d’optimistes et 23 % de pessimistes ou très pessimistes. « L’optimisme annoncé il y a un an a laissé place à une prudence nécessaire face à un contexte économique fait d’incertitudes perçues comme accrues », constate Pascal Colin, associé audit CFO Program chez Deloitte. Dès lors, 65 % des directeurs financiers français anticipent de devoir piloter la stratégie financière de leur entreprise avec un « fort » niveau d’incertitude au cours des mois à venir.

Pourtant, dans le même temps, la plupart des directeurs financiers s’attendent à une légère croissance ou à une stagnation de leur chiffre d’affaires (81 %) et de leur marge opérationnelle (72 %) dans les 12 prochains mois. Idem pour leurs dépenses en capital et leur nombre d’employés que, respectivement, 84 % et 74 % des DAF voient en croissance ou, au pire, en stagnation dans un avenir proche.

Minimiser la prise de risques

Inquiets par ce contexte économique incertain et ces perspectives économiques prudentes, seul 1 directeur financier sur 5 est prêt à prendre des risques, contre 40 % en avril dernier. « Le chemin est encore long pour retrouver des niveaux de confiance suffisamment élevés, assure Pascal Colin. Les entreprises sont moins enclines à prendre des risques. De manière générale, elles ont bien assimilé l’environnement dans lequel elles évoluent et adoptent des stratégies prudentes, certes, mais tout à fait adaptées à la situation ».

En tête des axes stratégiques jugés prioritaires par les directeurs financiers : la croissance organique (55 %), le contrôle (43 %) mais aussi la réduction des coûts (43 %). A l’inverse, l’augmentation des dépenses d’exploitation (0 %), des investissements (0 %) et des dividendes ou des rachats d’actions (2 %) ne semblent pas du tout à l’ordre du jour. « La prudence est de mise, oui : c’est l’un des éléments les plus importants, et parfaitement compréhensibles, dans cet environnement à risque », note Jean-Paul Betbèze, economic advisor chez Deloitte. Ainsi, en matière de liquidité, les directeurs financiers reviennent aux fondamentaux : 54 % cherchent à sécuriser leur cash disponible et 83 % à optimiser leur besoin en fonds de roulement.

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