Russie: cinq ans de prison requis contre une étudiante accusée de vouloir rejoindre l`EI
Accusée d`avoir voulu rallier "une organisation considérée comme terroriste par les lois russes", l`étudiante rejette ces accusations, affirmant qu`elle souhaitait uniquement retrouver l`homme dont elle était tombée amoureuse sur internet.
Le parquet a cependant assuré jeudi que sa "culpabilité est entièrement prouvée" et estimé que la jeune fille représente "un danger public": elle peut devenir kamikaze depuis son retour en Russie. Selon l`accusation, elle doit être "isolée de la société" pour ne plus être dangereuse.
L`avocat de l`étudiante, Ilia Novikov, a dénoncé une tentative des autorités russes de se servir de sa cliente "pour montrer aux autres jeunes filles qu`elles ne doivent pas rejoindre l`EI". "Varvara Karaoulova n`était pas membre de l`EI (...), elle est allée en Syrie sans vraiment savoir ce qu`elle ferait" là-bas, a-t-il insisté.
Le jugement est attendu dans les prochains jours.
Rapatriée en Russie après son arrestation en juin 2015 en Turquie, Varvara Karaoulova avait d`abord été relâchée, les enquêteurs estimant qu`elle n`avait commis aucun délit. Mais en octobre de la même année, elle avait de nouveau été arrêtée et incarcérée dans l`attente de son procès.
Si les procès contre les aspirants jihadistes se multiplient en Russie, avec parfois à la clé des peines sévères, cette jeune fille fait figure d`exception: la plupart des prévenus sont originaires du Caucase russe à majorité musulmane tandis qu`elle est née et a grandi à Moscou.
Près de 7.000 ressortissants de l`ex-URSS, dont environ 2.900 Russes selon les services russes de sécurité, ont rejoint les groupes jihadistes en Irak et en Syrie, notamment au sein de l`organisation Etat islamique, leur fournissant parmi les plus importants contingents de combattants étrangers.