L`Unesco, temple de la diversité culturelle, était en effet aux yeux du chef de l`Etat le lieu idéal pour envoyer un nouveau message aux terroristes islamistes qui ont essayé de s`en prendre aux valeurs de la France et au mode de vie des Français. « Ils ont d’ores et déjà perdu ce combat-là !» a assuré François Hollande qui a ajouté une pierre à l`arsenal de la lutte contre l`organisation Etat islamique en annonçant la volonté de la France de s`en prendre à l`une de ses sources de profit, le trafic des biens culturels. « Il faut savoir qu’en ce moment même l’organisation terroriste Daech délivre des permis de fouille, prélève des taxes sur des biens qui vont ensuite alimenter le marché noir mondial. La France a donc décidé d’introduire un contrôle douanier à l’importation de biens culturels ».
Droit d`asile pour les oeuvres menacées
Contrôle douanier et droit d`asile pour les oeuvres menacées : cette dernière disposition figurera dans la loi « Liberté de la création » que la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, fera voter au Parlement. Cette loi s`appuie notamment sur un rapport commandé au président de l`établissement du Louvre, Jean-Luc Martinez, après les destructions dans la cité antique de Palmyre en Syrie. L`expert a rendu hier, mardi, son rapport qui contient « Cinquante propositions propositions pour protéger le patrimoine de l’humanité » et c`est sur la base de ce document que le président de la République a fait son intervention.
Les oeuvres d`art en provenance de Syrie et d`Irak seront particulièrement protégées. Au cours des derniers mois, plusieurs monuments emblématiques de Palmyre, cité inscrite au patrimoine de l`Humanité, ont été détruits par l`organisation Etat islamique : la statue du Lion d`Athéna en juillet, les temples de Bêl et Baalshamin, ou encore le célèbre Arc de triomphe en octobre. Mais les islamistes s`en sont pris au patrimoine culturel dans bien d`autres pays : en Irak, dans l`ancienne Mésopotamie, ce sont les antiques cités de Nimroud et Hatra qui ont été détruites et rappellons aussi la destruction des mausolées de Tombouctou par Ansar Dine au Mali en 2012 ou, plus loin, celle des bouddhas géants des temples de Bamiyan, en Afghnistan en 2001.
Ces destructions sont systématiquement précédées de pillages. Tablettes, mosaïques, bijoux... en juin dernier, le Conseil international des musées (Icom) avait publié la liste d’une centaine de biens culturels en péril en Irak. L’organisation Etat islamique pille tout ce qu’elle peut emporter avant d’alimenter le trafic illicite des œuvres d’art par l’intermédiaire de réseaux mafieux. Il s`agit donc pour le gouvernement français de combattre l`organisation Etat islamique par tous les moyens et sur tous les terrains y compris les moins attendus. Selon certaines sources, le commerce illicite de ces oeuvres pourrait représenter 20% des ressources de l`organisation Etat islamique.
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