La syphilis est en pleine recrudescence en France. En perte de vitesse depuis plusieurs dizaines d`années, cette infection sexuellement transmissible a vu son nombre total de cas bondir de 56% entre 2013 et 2015, selon une étude de l`agence Santé publique France.

En 2015, plus de 1.500 cas ont été recensés. Transmise par les muqueuses, cette infection est asymptomatique, c`est-à-dire qu`elle peut être propagée à son partenaire sans que l`on s`en rende compte.

Les principaux concernés par cette recrudescence sont les homosexuels. Selon l`agence, plus de 80% des syphilis touchaient les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en 2015.

Une prévention moins pertinente

Selon l`infectiologue Jean-Michel Molina, cette hausse des IST (infections sexuellement transmissibles) peut s`expliquer par deux facteurs. "Il y a un certain relâchement des mesures de prévention, avec moins d`utilisation du préservatif dans certaines populations à risque, et il y a une amélioration du dépistage et des tests, qui sont réalisés plus fréquemment et qui sont peut-être plus sensibles que ceux utilisés ces dernières années", expose-t-il.

L`agence sanitaire relève elle aussi une "utilisation insuffisante du préservatif" face à une hausse des comportements à risque, et préconise "de mobiliser l`ensemble des outils de prévention".

L`importance du dépistage

"Il est important de se faire dépister et, si on est infecté, de se faire traiter rapidement", recommande de son côté Jean-Michel Molina, ajoutant que "la meilleure façon de se protéger de la syphilis, faute d`un vaccin, est d`avoir des rapports sexuels protégés par un préservatif".

La syphilis peut être guérie en quelques semaines grâce à des antibiotiques. Mais si elle n`est pas dépistée, elle peut engendrer des lésions de la peau et des muqueuses, et provoquer de graves complications au cerveau, au cœur et aux yeux.

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