Le gendarme nucléaire belge autorise la relance de deux réacteurs

  17 Novembre 2015    Lu: 668
Le gendarme nucléaire belge autorise la relance de deux réacteurs
Les dirigeants d’Engie (ex-GDF Suez) respirent. L’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) belge a annoncé, mardi 17 novembre, qu’elle autorisait le redémarrage de deux réacteurs de sa filiale Electrabel : Doel 3 près de Anvers et Tihange 2 près de Liège.
Ce redémarrage prendra quatre semaines, a indiqué l’exploitant. La fermeture du premier est programmée pour le 1er octobre 2022 et celle du second pour le 1er février 2023.

Les deux tranches, qui assurent un tiers de la production électronucléaire du pays, avaient été mises à l’arrêt à l’été 2012 puis, après une remise en service de onze mois en mars 2014 en raison « d’incertitudes quant à leur sûreté », selon le gendarme du nucléaire. De nombreux défauts avaient en effet été décelés dans l’acier des cuves, la zone la plus sensible du réacteur où se produit la fission des atomes et la réaction nucléaire en chaîne.

L’autorité de sûreté estime qu’au terme d’« études scientifiques approfondies », Electrabel « a pu démontrer de manière convaincante que les microbulles d’hydrogène présentes dans les parois des cuves n’avaient pas d’impact inacceptable sur la sûreté des réacteurs ». Ces bulles se sont formées au cours du forgeage de la cuve et non durant l’exploitation du réacteur.

Défauts «stables»

Des experts redoutaient qu’en cas d’incident nécessitant l’injection d’eau froide, le choc thermique n’entraîne une rupture de la paroi des cuves et l’écoulement de magma radioactif. Le groupe d’électricité affirme que ces défauts sont restés « stables » au cours des décennies d’exploitation et qu’« ils n’impactent pas son intégrité structurelle ».

Cet arrêt de deux de ses sept réacteurs belges ont obligé Engie à abaisser deux fois en cinq mois ses objectifs financiers pour 2015. Ils amputaient en effet de 40 millions d’euros par mois le bénéfice net de la maison mère. Ce sont déjà plus de 700 millions d’euros de manque à gagner que le groupe a enregistré depuis mars 2014. Le nucléaire belge a fortement contribué, avec la chute de la demande de gaz, à la baisse du résultat d’Engie (– 56 %) au premier semestre.

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