Adjoint d`Abbas: `Paris organisera un sommet pour la paix, avec ou sans Israël`

  20 Novembre 2016    Lu: 416
Adjoint d`Abbas: `Paris organisera un sommet pour la paix, avec ou sans Israël`
Hollande a estimé dans un entretien à Maariv que la conférence pour la paix avait peu de chances d`aboutir

Un adjoint du président de l`Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a maintenu que la France allait organiser une conférence internationale pour relancer le processus de paix au Moyen-Orient avant la fin de l`année, malgré les rumeurs de report de celle-ci, rapporte samedi le site d`information Times of Israel.

Ahmad Majdalani, membre du Comité exécutif de l`Organisation de libération de la Palestine (OLP), a déclaré samedi au quotidien palestinien Donia Al-Watan que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, se rendrait prochainement dans la région en prévision du sommet.

La conférence aura lieu "que le gouvernement israélien accepte ou non" d`y participer, a-t-il ajouté.

Abbas a affirmé lundi dernier qu`il comptait s`engager dans la conférence internationale de paix que la France compte organiser, quelques jours après qu`Israël ait réitéré qu`il la boycotterait, lors d`une visite d`Etat au Turkménistan

Le président de l`Autorité palestinienne a déclaré qu`il envisageait d`envoyer une délégation aux pourparlers de paix proposés qui seraient organisés en France en décembre.

Il a également exprimé son soutien à l`initiative de paix proposée par Moscou, qui semblait stagner ces derniers mois.

De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré plusieurs reprises qu`Israël n`assisterait pas à la conférence de paix française, affirmant que seuls des pourparlers directs devraient reprendre entre les deux parties.

Israël estime qu`une conférence organisée par un un tiers nuirait aux perspectives de paix, car elle offrirait l`opportunité à Abbas de tenter de persuader d`autres pays d`imposer une solution à Israël sans que les Palestiniens aient à faire des concessions.

Au Turkménistan, Abbas a également déclaré qu`il plaçait "de grands espoirs" dans les prochains pourparlers de paix au Moyen-Orient à Moscou, sans donner plus de détail.

La Russie avait proposé d`accueillir une réunion des dirigeants israéliens et palestiniens, mais des divergences flagrantes entre les deux parties ont soulevé des doutes quant à la possibilité de la tenue d`une telle réunion.

"Peu de chances d`aboutir"

De son côté, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a fait savoir jeudi que la conférence de Paris était toujours au programme, bien que François Hollande a estimé dans un entretien au quotidien israélien Maariv mardi que celle-ci avait peu de chances d`aboutir.

Le président français a fait part de son inquiétude suite à l`élection du président Donald Trump, qui a fait savoir à plusieurs reprises qu`il ne soutiendrait aucune initiative extérieure, si ce n`est des négociations directes entre les parties, comme le souhaite Israël.

"Cependant, le problème n`est pas seulement l`annulation de la conférence", a expliqué Hollande, dans son interview à Maariv.

"Si Trump tient sa parole, la communauté internationale ne peut pas se rassembler pour soutenir le processus de paix. L`engagement même pour la paix et l`avenir du processus seront en danger, a-t-il dit.

La semaine dernière, l`envoyé spécial du gouvernement français au processus de paix au Moyen-Orient, Pierre Vimont, s`est rendu en Israël et en Cisjordanie pour promouvoir le projet de conférence de Paris.

Après avoir rencontré Vimont, le négociateur palestinien Saeb Erekat a déclaré que Ramallah avait demandé à la France de faire avancer le plan.

"Nous avons encouragé la France à aller de l`avant avec son initiative et à soutenir ses efforts pour organisée une conférence avant la fin de l`année", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Israël ne devrait pas avoir la possibilité de saboter une telle initiative internationale", a-t-il ajouté.

Vimont a également rencontré, en Israël, le conseiller national en matière de sécurité, Yaakov Nagel, et le proche de Netanyahou, Yitzhak Molcho, qui lui ont dit "sans ambiguïté et sans équivoque" que de véritables progrès et un accord de paix durable ne pourraient déboucher que par le biais de négociations bilatérales directes entre Israël et l`Autorité palestinienne, a indiqué le Premier ministre dans un communiqué.

"D`autres initiatives ne font qu`éloigner la région d`un tel processus (...) "Il a été signifié clairement à l`émissaire français qu`Israël ne participera à aucune conférence internationale, quelle qu`elle soit, qui irait à l`encontre de cette position", selon le texte.

"La tenue d`une telle conférence nuirait gravement aux chances de faire avancer le processus de paix car elle permettrait à Abou Mazen (Mahmoud Abbas) et à l`Autorité palestinienne de continuer à esquiver des négociations directes sans condition préalable", a poursuivi le communiqué.

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