«Le Royaume-Uni vient de voter la loi de surveillance la plus extrême dans l`histoire des démocraties occidentales, allant plus loin que beaucoup d`autocraties», a dénoncé sur son compte Twitter Edward Snowden.
Avec les nouveaux pouvoirs qui leur sont confiés par cette loi, les services de renseignement ou les policiers britanniques pourront par exemple exiger d`un site internet qu`il leur fournisse l`historique des consultations de n`importe utilisateur, historique qui pourrait remonter à un an.
Ce projet de loi «sur les pouvoirs d`investigation» déposé par Theresa May alors qu`elle n`était pas encore Premier ministre, avant le «oui» des électeurs britanniques au Brexit, donne une base légale au piratage des ordinateurs ou des téléphones portables, tout en fixant quelques garde-fous, comme l`obligation d`obtenir le feu vert d`un juge pour placer une ligne téléphonique sur écoute.
Qualifié de «loi des fouineurs» par ses critiques, ce texte a déjà fait l`objet d`un appel devant la Cour de justice européenne, qui devrait rendre son verdict courant 2017.
«Le vote de cette loi des fouineurs est un triste jour pour la liberté en Grande-Bretagne», a dénoncé Bella Sankey, directrice de l`association de défense des droits civiques Liberty : «Sous le prétexte de lutter contre le terrorisme, l`Etat a mis au point des pouvoirs de surveillance dignes d`un régime totalitaire, le système le plus intrusif jamais vu dans une démocratie».
«Il est vraisemblable que d`autres pays, y compris certains régimes autoritaires peu connus pour leur respect des droits de l`Homme, vont utiliser ce texte pour justifier leurs propres législations intrusives en matière de surveillance», a craint de son côté Jim Killock, directeur exécutif de l`association Open Rights Group.
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