Alors que la répression turque envers les forces démocratiques s’intensifie chaque jour, le journaliste turc Can Dündar, ex rédacteur en chef du journal Cumhuriyet, a été fait citoyen d’honneur de la Ville de Paris. Il devait être reçu par le secrétaire d’Etat aux affaires européenne, Harlem Desir, le 9 novembre. Le journaliste est un symbole de la répression turque envers les médias : il avait été arrêté pour avoir publié une enquête sur les livraisons d’armes turques à la Syrie.
Le secrétaire d’Etat aux affaires européennes a déjà manifesté son empathie envers les journalistes, lors d’une cérémonie à Budapest en début de semaine pour les 60 de la mort de Jean-Luc Pedrazzini, journaliste de Paris-Match mort le 7 novembre 1956, après avoir été blessé par balles lors de la révolution hongroise, à Budapest.
La situation turque est particulièrement préoccupante, comme l’a rappelé Can Dündar mardi à Paris.
«Les Etats européens sont pris en otage de l’accord avec la Turquie » a-t-il indiqué à des journalistes, regrettant que les pays européens n’aient pas haussé le ton plus tôt et plus fort à l’égard de la Turquie.
Accord UE-Turquie contre liberté de la presse
L’accord UE-Turquie qui prévoit que le pays garde sur son territoire une partie des migrants souhaitant venir en Europe est très décrié depuis son adoption au printemps dernier. La Turquie accueille environ 2 millions de réfugiés, dont l’UE finance les besoins essentiels, en échange de quoi la liberté de parole de l’UE semble bridée, selon le journaliste turc.
La Haute représentantes aux affaires extérieures a de son côté, au nom de tous les pays européens, appelé mardi la Turquie à respecter ses engagements internationaux en matière de libertés publiques.
Le ministère turc des Affaires étrangères a jugé « inacceptable » le communiqué de Mogherini. Il a estimé que l’UE avait perdu toute crédibilité vis-à-vis de la population turque dans la lutte contre le terrorisme.
« L’UE et les Etats membres (…) appellent la Turquie à protéger sa démocratie parlementaire, notamment le respect des droits de l’homme, l’état de droit, les libertés fondamentales et le droit de tous à un procès équitable, conformément aussi à ses engagements en tant que pays candidat (à l’UE) » , a déclaré la porte-parole de la diplomatie européenne.
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