Cancer: Comment éviter cet ogre des temps modernes?

  07 Novembre 2016    Lu: 553
Cancer: Comment éviter cet ogre des temps modernes?
Le cancer pourrait tuer jusqu`à 16 millions de personnes chaque année dans le monde entier à partir de 2025, mais un cancer sur trois reste évitable par de simples techniques de prévention et grâce aux nouvelles technologies
Le cancer, qui fait plus de 8 millions de morts chaque année, selon les chiffres de l`Organisation mondiale de la Santé (OMS), risque de devenir la première cause de mortalité dans le monde entier, avec un bilan macabre de 16 millions de victimes par an à partir de 2025.

Il pourrait par ailleurs faucher la vie de 5,5 millions de femmes chaque année à l`horizon 2030, selon le dernier rapport élaboré par la Société américaine du cancer. Le remède contre le cancer, cherché depuis tant d`années par les scientifiques du monde entier, est-il loin d`être découvert?

Ces statistiques qui font, certes, peur à première vue, sont toutefois à prendre avec précaution, soutient Tezer Kutluk, président de l`Union internationale contre le cancer (UICC), dans une interview accordée à Anadolu.

S`exprimant en marge du sommet de l`UICC, qui s`est tenu le 1er novembre à Paris, Kutluk, le premier dirigeant turc de l`Union, est revenu sur les techniques de prévention et les nouvelles technologies de lutte contre le cancer.

"Un cancer sur trois est évitable", a fait remarquer Kutluk, relevant que la prévention du cancer, notamment celui du sein, du côlon ou encore du col de l`utérus, passe d`abord par l`individu.

Il faut essentiellement une consommation "intelligente" des glucides et des lipides, de façon à contrôler l`apport en calories et en sel en particulier [de l`ordre de 5 grammes par jour], a noté le président de l`UICC. Les régimes spéciaux, comme la diète cétogène qui consiste à favoriser l`apport soutenu en lipides (90% de la consommation quotidienne contre 35% dans une alimentation habituelle), ne sont pas nécessaires tant que l`individu réussit à lutter contre l`obésité, a-t-il poursuivi.

Cette consommation "intelligente" peut être acquise à un âge très jeune, d`où l`importance, selon Kutluk, de l`enseignement d`habitudes alimentaires saines aux enfants.

Le taux de guérison du cancer est, par ailleurs, à son plus haut niveau des 50 dernières années, notamment, grâce à l`émergence des nouvelles technologies, a encore noté l`oncologue. Il atteint désormais, tous types de cancer confondus, 70% chez les adultes et 85% chez les enfants, a-t-il précisé.

Ce taux élevé cache pourtant des disparités importantes à l`échelle mondiale, d`après Kutluk.

"En effet, même les services de base de radio-oncologie sont rares en Afrique subsaharienne ou encore en Asie du Sud-est, qui accueillent pourtant des populations à forte croissance démographique", a-t-il dit.

Il faut rappeler à cet égard que les cancers féminins [du col utérin, de l`ovaire ou encore du sein] touchent près de 2,7 millions personnes chaque année, dont 85% vivant dans des pays à faibles revenus, d`après les statistiques du Centre international de recherche sur le cancer. 87% des victimes de ces cancers féminins sont également des résidentes des pays pauvres, selon la même source.

Cependant, même dans les pays développés, le taux de guérison peut présenter de fortes disparités en fonction des divisions ethniques, sociales ou raciales, a tenu à préciser Kutluk, évoquant le cas des Etats-Unis où le taux de guérison du cancer des Hispaniques et des Afro-Américains reste beaucoup moins élevé que celui des Blancs.

La communauté internationale est en revanche mobilisée, plus que jamais, sur la "vulgarisation" des moyens de lutte contre le cancer, s`est félicité l`oncologue turc.

L`Organisation des Nations unies (ONU) a inclus pour la première fois des plans d`action sur le cancer dans ses objectifs de développement durable, suivant la résolution proposée par la "Coalition des Caraïbes en bonne santé" sur les maladies non-transmissibles en 2010, a-t-il rappelé.

Le Congrès de l`UICC, qui a eu lieu en présence de nombreuses personnalités politiques, dont le président français François Hollande, montre aussi l`intérêt mondial apporté à la lutte contre le cancer, d`après Kutluk. "Le cancer fait désormais partie de l`agenda politique international", a-t-il résumé.

Kutluk est par la suite revenu sur sa propre évolution au sein de l`UICC, devenant le premier président turc de l`Union fondée en 1933.

Elu président en 2012 pour un mandat de 2 ans entre 2014 et 2016, le médecin s`est dit "chanceux" d`avoir eu accès à ce poste "au moment où le cancer attire l`attention internationale", avec le reste des maladies non-transmissibles. "J`en suis fier au nom de la Turquie", a-t-il affirmé.

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