Des eurodéputés pressent l’UE d’accélérer la lutte contre le chômage des jeunes

  06 Novembre 2016    Lu: 491
Des eurodéputés pressent l’UE d’accélérer la lutte contre le chômage des jeunes
Les maigres résultats du programme européen de lutte contre le chômage des jeunes, la garantie pour la jeunesse, ont été vivement critiqués. Des eurodéputés appellent toutefois Bruxelles à ne pas jeter l’éponge et à rendre l’initiative plus efficace.

L’initiative de garantie pour la jeunesse de la Commission européenne a été validée par les États membres en 2013. Trois ans plus tard, le chômage des jeunes dans l’UE stagne toujours à 19 %. En Grèce et en Espagne, ce chiffre s’élève même à 50,3 et 43,9 %.

Le programme a pour but d’aider les jeunes à s’orienter vers un emploi, un stage ou une formation complémentaire, idéalement dans les quatre mois suivant la fin de leurs études. Tom Vrijens, président de la section jeunesse de la Confédération européenne des syndicats (CES), estime pourtant que les résultats du programme sont « décevants ».

Malgré certains progrès, la proportion de jeunes ne travaillant pas, ne suivant pas d’études ou de formation (NEET) n’a pas évolué depuis le lancement du projet. Nombre de jeunes n’ont par ailleurs accès qu’à des emplois mal payés et précaires. La CES suggère donc que la Commission et les États membres définissent mieux les critères correspondant à l’emploi et à la formation.

Pourtant, malgré les critiques, tous s’accordent à dire qu’il n’y a pas de formule magique capable d’enrayer le chômage des jeunes, surtout dans le climat actuel. C’est pourquoi Bruxelles est encouragée non pas à supprimer le programme, mais à redoubler d’efforts.

Thiébaut Weber, secrétaire confédéral de la CES, estime que si la lutte contre le chômage demande du temps, c’est aussi le cas de la garantie pour la jeunesse.

Au Parlement européen, les députés Nicolas Schmit (Luxembourg) et Pervenche Berès (France) ont décidé de sauver l’initiative de l’oubli. Dans une lettre aux commissaires chargées de l’emploi et du budget, les eurodéputés appellent l’exécutif à augmenter les financements du programme.

Ils ont aussi vertement critiqué la dernière proposition de budget, qui ne prévoit que 2 milliards d’euros pour le programme jusqu’en 2020. La CES fait écho au bilan des deux élus et souligne que selon les estimations de l’Organisation internationale du travail (OIT), l’UE devrait dédier 21 milliards d’euros par an au programme pour le voir aboutir. Nicolas Schmit et Pervenche Berès sont à peu près d’accord et recommandent 20 milliards par an.

Ils notent par ailleurs que la Commission ne tarit pas d’éloges sur le programme, qualifié de « moteur politique majeur pour la réforme », et a même assuré qu’il avait offert un emploi, un apprentissage ou une formation à 9 millions de jeunes Européens. Pourquoi, dans ces conditions, limiter aussi drastiquement le financement de l’initiative ?

La garantie pour la jeunesse a en effet permis quelques réussites, notamment en Finlande, où 83,5 % des demandeurs d’emploi ont reçu une offre dans les trois mois suivant leur inscription au programme en 2015. Pourtant, comme le souligne Thiébaut Weber, l’initiative « ne peut résoudre le problème du chômage des jeunes à elle seule.

Parmi les suggestions d’amélioration du programme, on trouve notamment l’implication de la société civile, des syndicats et des jeunes eux-mêmes dans la gestion et le suivi du projet.

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