Les footballeurs d’Harvard au cœur d’un scandale sexiste

  05 Novembre 2016    Lu: 984
Les footballeurs d’Harvard au cœur d’un scandale sexiste
L’université de Harvard met un terme à la saison de son équipe de football masculine. En cause, des documents sexistes partagés entre les joueurs concernant leurs homologues féminines.
Ils ne joueront plus aucun match jusqu’à la fin de l’année. La prestigieuse université américaine a annoncé, jeudi 3 novembre, que la saison de son équipe masculine était annulée, en raison de comportements sexistes qui règnent au sein du groupe.

Une semaine plus tôt, le Harvard Crimson, journal interne de Harvard, révélait des pratiques tenues en 2012 par les footballeurs de l’école. Ces derniers avaient établi un «rapport» diffusé entre eux, dans lequel ils notaient les recrues de l’équipe féminine sur leur physique, allant jusqu’à leur attribuer des positions sexuelles.

Comportement inacceptable et manque de coopération

La présidente de l’université, Drew G. Faust, avait aussitôt ordonné l’ouverture d’une enquête interne. Celle-ci a rapidement démontré que ce genre de pratique «apparaît répandue dans l’équipe et a continué depuis 2012, jusqu’à cette année 2016», a commenté le directeur des Sports de l’université.

«La décision d’annuler une saison est sérieuse et lourde de conséquences. Elle reflète l’idée d`Harvard selon laquelle à la fois le comportement de l’équipe et son manque de coopération lorsqu’elle a été interrogée sont totalement inacceptables», a commenté Drew G. Faust, citée par le journal interne. Reste à savoir si ce genre de comportement existe dans d’autres équipes sportives de l’université, a indiqué la présidente.

Une équipe féminine encore plus forte

Dans une lettre ouverte, des membres de l’équipe féminine avaient fait part de leur dégoût après les premières révélations sur ce scandale sexiste : «Nous sommes consternées que des sportives, à qui on dit de se sentir puissantes et fières de leurs capacités, soient si régulièrement réduites à leur apparence physique». Et d’ajouter : «Parler de `conversations de vestiaire`, (en référence aux propos tenus par Donald Trump par le passé, ndlr), n’est pas une excuse, car cela ne se limite pas aux équipes sportives. Le monde entier est un vestiaire».

Malgré la gravité des faits, l’équipe féminine est encore plus motivée : «Nous voulons profiter de cette expérience pour encourager les femmes à se regrouper pour combattre ce type de comportement, car nous sommes une équipe et nous sommes plus fortes quand nous sommes unies».

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