Choléra en Haïti : un expert onusien fustige l`attitude de l`Onu
"Deux poids, deux mesures". Cette attitude établit "un système de deux poids, deux mesures" qui contredit les efforts de l`ONU pour sanctionner les gouvernements coupables d`exactions, a estimé Philip Alston, rapporteur spécial de l`ONU sur l`extrême pauvreté et les droits de l`homme. Mi-août, après avoir longtemps refusé de l`admettre, l`ONU a pour la première fois reconnu son "implication dans le foyer initial" de l`épidémie. Selon de nombreux experts indépendants, la maladie a été introduite en Haïti par des Casques bleus népalais de la Mission de l`ONU sur place (Minustah). Mais l`organisation internationale maintient qu`elle n`a pas de responsabilité légale, tout au plus une "responsabilité morale".
"Contraire aux intérêts de l`Onu". Son attitude pendant six ans "a été un désastre", a affirmé Philip Alston, estimant que l`ONU était "moralement condamnable, indéfendable du point de vue légal, contraire aux intérêts (de l`ONU) et inutile". Il s`exprimait devant l`assemblée générale de l`ONU en présentant un rapport sur cette affaire. Les rapporteurs spéciaux sont des experts indépendants mandatés par les Nations unies.
La main des États-Unis ? Selon Philip Alston, la stratégie onusienne consistant à "éviter à tout prix de reconnaître sa responsabilité" et à poser "une chape de silence" sur cette affaire a été dictée par son département des affaires juridiques et inspirée par les États-Unis. Ceux-ci, qui sont les principaux contributeurs au budget de l`ONU, auraient poussé à suivre des stratégies de défense adoptées dans des litiges aux Etats-Unis.