Ban Ki-moon: 500 morts en un mois à Alep, dont 25% d`enfants
Aucun convoi de l`ONU n`est entré dans cette partie de la ville depuis le 7 juillet "et, dans ces conditions dignes du Moyen-Age, les plus vulnérables sont ceux qui souffrent le plus", a-t-il rappelé.
"La faim a été utilisée comme arme" dans cette offensive, a estimé M. Ban. "Les rations alimentaires seront épuisées à la fin du mois".
Tout en "accueillant favorablement" la pause décidée par la Russie dans les bombardements --ce qui devrait permettre des évacuations médicales dès vendredi--, il a ajouté: "C`est le strict minimum". Il a exigé "un plein accès humanitaire à la partie Est d`Alep". "N`avons-nous rien appris de Srebrenica et du Rwanda?", a-t-il lancé aux ambassadeurs réunis. "Quand la communauté internationale va-t-elle s`unir pour mettre fin à ce carnage?"
Cette réunion avait été convoquée à l`initiative du Canada, soutenu par 71 pays, après que le Conseil de sécurité eut échoué à adopter une résolution pour mettre fin aux bombardements russes et syriens sur Alep.
Ces 72 pays, sur les 193 membres de l`ONU, ont signé une lettre adressée à M. Ban lui demandant que l`assemblée se saisisse de la crise humanitaire en Syrie. La Russie et la Chine, ainsi que de nombreux pays africains et quatre autres membres du Conseil (Angola, Sénégal, Japon, Venezuela) n`avaient pas signé cette missive.
"La souffrance des Syriens n`attend pas. Nous devons agir maintenant", a affirmé devant l`Assemblée le ministre canadien des Affaires étrangères Stéphane Dion. "Le régime du (président syrien Bachar el-) Assad et les forces qui l`appuient, surtout la Russie, ont l`obligation de cesser les frappes sur la population civile et de permettre l`acheminement de l`aide humanitaire dans de bonnes conditions". Pour M. Dion, "une courte pause humanitaire, annoncée unilatéralement, sans préavis et sans paramètres clairs, ne permet pas les secours nécessaires". Il a dénoncé "l`incapacité du Conseil de Sécurité à s`acquitter de ses responsabilités", réclamant du Conseil "une résolution forte pour mettre fin à la violence et au bain de sang".
L`ambassadeur russe Vitali Tchourkine s`est déclaré "perplexe". Il a noté que M. Ban "n`avait pas prononcé un seul mot sur les organisations terroristes, comme si le désastre en Syrie était dû à l`ouragan qui a frappé Haïti". La Russie affirme qu`elle lutte à Alep et dans le reste de la Syrie contre des groupes jihadistes, comme le groupe Etat islamique (EI) ou le Front al-Nosra (rebaptisé Front Fateh al-Cham en juillet), classés terroristes par l`ONU.
L`ambassadrice américaine Samantha Power a répliqué que "ce ne sont pas les terroristes qui larguent des bombes sur les hôpitaux et les habitations civiles dans l`est d`Alep (...), ce sont le régime d`Assad et la Russie".