"Les Nations unies sont à vos côtés. Nous allons mobiliser toutes les ressources pour vous aider", a-t-il ajouté à son arrivée dans un lycée de la ville des Cayes, l`une des plus touchées par le puissant ouragan qui soufflait à 230 km/h lorsqu`il a frappé Haïti le 4 octobre.
Les rues ont été nettoyées. Les branches et troncs d`arbres forment avec d`autres déchets des tas imposants sur les trottoirs. Les commerces ont rouvert et l`activité reprend.
Chaleureusement accueilli à son arrivée dans le lycée Philippe Guerrier, où un peu plus de 500 personnes sont encore réfugiées, Ban Ki-moon a échangé avec un jeune homme blessé, avant de lancer aux sinistrés un "Kembe fem" en créole ("Tenez bon").
Le secrétaire général est ensuite reparti pour Port-au-Prince en hélicoptère où il devait donner une conférence de presse en fin d`après-midi.
"Certaines villes et villages ont presque été entièrement rayés de la carte", avait déploré Ban Ki-moon la semaine dernière, estimant qu`environ 1,4 million d`Haïtiens avaient besoin d`une aide humanitaire d`urgence.
La violente tempête a déclenché une nouvelle crise humanitaire dans le pays.
Multiplication des cas de choléra
Un appel d`urgence de 120 millions de dollars, lancé lundi par l`ONU, doit servir à couvrir les besoins vitaux des sinistrés pour les trois prochains mois, 175.500 personnes étant encore réfugiées dans des abris provisoires.
Mais les bailleurs internationaux ne montrent pas d`empressement à financer, une nouvelle fois, l`aide humanitaire destinée à Haïti: 12% seulement de la somme nécessaire en urgence a pour l`heure été collectée.
Avec sa venue sur le terrain, Ban Ki-moon espère mobiliser la communauté internationale pour éviter au pays,- qui peine encore à se relever du séisme de 2010 ayant fait plus de 200.000 morts -, de plonger dans une nouvelle crise alimentaire et sanitaire.
Au-delà des destructions d`habitations et de plantations agricoles, les autorités et organisations humanitaires redoutent surtout une importante recrudescence du choléra en raison des grandes inondations et du cruel manque d`accès à l`eau potable et à des produits d`hygiène dans les zones sinistrées.
Depuis octobre 2010, le pays est confronté à une épidémie de choléra,- maladie introduite dans le pays par des Casques bleus népalais -, qui a fait près de 10.000 morts.
Les cas de choléra se sont déjà multipliés dans la moitié sud du pays après le passage de l`ouragan, poussant l`Organisation mondiale de la santé (OMS) à annoncer l`arrivée prochaine en Haïti d`un million de doses de vaccin pour tenter d`endiguer cette recrudescence.
Mi-août, l`ONU a pour la première fois reconnu avoir une "responsabilité morale" envers les victimes du choléra et leurs familles, annonçant qu`elle allait leur accorder une "aide matérielle" directe.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé jeudi de prolonger de six mois, jusqu`en avril 2017, le mandat de la mission des Nations unies en Haïti (Minustah).
Sandra Honoré, chef de la mission onusienne présente en Haïti depuis 2004, a indiqué au Conseil que les dégâts causés par l`ouragan étaient étendus et risquaient de nuire à la stabilité du pays.
Le premier tour des élections présidentielle et législatives partielles qui devait se tenir le 9 octobre a été reporté à cause de Matthew au 20 novembre. Le scrutin qui s`était tenu il y a un an a été annulé à cause de violences et de fraudes massives.
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