Le nombre de personnes exposées à des sécheresses et des inondations pourrait ainsi augmenter respectivement de 9 à 17 % et de 12 à 19 % d`ici 2030, tandis que les rendements agricoles pourraient baisser globalement de 5 %, entraînant des hausses des prix des denrées alimentaires, prédit la Banque.
Ce serait " un coup très dur pour une région où la consommation alimentaire des ménages les plus pauvres représente plus de 60 % leurs dépenses", souligne la Banque mondiale. Mais une action internationale demeure la clé de la réussite. L`intensité et la fréquence de ces "chocs" agricoles, sanitaires et naturels ne peuvent donc que s`aggraver "au moins jusqu`à 2030", particulièrement en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. Selon son rapport, "sans développement rapide, solidaire et durable", 100 millions de personnes vont basculer dans l`extrême pauvreté dans les 15 prochaines années. L`inertie sur le climat risquerait de compliquer l`objectif d`éradication de l`extrême pauvreté d`ici à 2030 que s`est fixé l`organisation internationale.
Début octobre, l`institution s`était félicitée des progrès sur ce front avec une extrême pauvreté qui devrait reculer en 2015 à un niveau sans précédent et frapper moins de 10% de la population mondiale, soit 702 millions de personnes.
"Il ne sera pas possible de mettre fin à la pauvreté si nous ne prenons pas des mesures énergiques pour atténuer la menace que le changement climatique fait peser sur les pauvres et si nous ne réduisons pas massivement les émissions nocives", a estimé le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.
Trois domaines clés sont concernés: l`agriculture via la promotion de cultures plus résistantes et de techniques innovantes; la multiplication des infrastructures de protection (digues, drainage...) et des systèmes d`information et d`alerte; enfin, l`amélioration de l`accès aux services de santé et le développement de la recherche sur les maladies touchant les plus pauvres.
L`institution reconnaît que les mesures freinant l`impact des dérèglements climatiques auront un "coût net" mais ajoute qu`elles pourraient toutefois être financées par le produit d`une éventuelle taxe carbone.
Quelles que soient les décisions du sommet de Paris sur le climat, elles ne suffiront pas à enrayer l`impact du réchauffement climatique sur les plus pauvres, avertit la Banque mondiale.
Selon la Banque Mondiale, 700 millions de personnes, soit 10 % de la population de la planète, vivent déjà avec au maximum 1,9 dollar par jour.
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