« Il n’y a pas de réponse facile à nos peurs », a rappelé le secrétaire d’État américain, John Kerry, en référence aux nombreuses crises qui secouent l’Europe. « Ce qu’il y a, c’est un moment où il est logique de se rappeler de qui nous sommes et des valeurs que nous défendons. »
« Ici, en Belgique, la devise nationale est ‘L’union fait la force’. Aux États-Unis, nous avons une autre version : E pluribus unum, de plusieurs, un seul. L’unité au sein de l’Europe et le partenariat entre l’UE et les États-Unis restent absolument indispensables pour la sécurité et la paix dans le monde », a-t-il assuré. Le secrétaire d’État était à Bruxelles à l’occasion d’un sommet sur l’Afghanistan.
John Kerry a également fait un discours lors d’un événement organisé par le Fonds Marshall pour l’Allemagne. Il y a abordé un large éventail de sujets, dénonçant les projets isolationnistes et assurant qu’aucune nation ne pouvait être efficace sans contexte.
« Certains d’entre nous auraient voulu que le vote britannique ait un autre résultat, mais la leçon à tirer de ce choix démocratique n’est pas que nous avons besoin de moins d’Europe et de moins de Royaume-Uni. Au contraire, nous avons besoin de plus de ces deux entités », a-t-il insisté. « Les États-Unis soutiendront leurs amis et alliés des deux côtés de la Manche […], mais nous ne cacherons pas notre intérêt : nous voulons une Europe la plus forte possible, et un Royaume-Uni le plus fort possible, unis par une relation de collaboration et d’intégration. Nous ne devrions pas tenir pour acquis les bienfaits apportés par l’unité européenne », a-t-il martelé, ajoutant que « certains l’oublient trop facilement ».
« Une réforme de l’UE est nécessaire », a-t-il jugé, « mais la dissolution des institutions est une stratégie dangereuse et qui manque de vision. Il ne sera pas possible de faire marche arrière après ça. »
Moscou ne cherche pas la paix
John Kerry n’a pas mâché ses mots en parlant de la Russie, dont il a attaqué la « décision irresponsable et infondée » de soutenir le président syrien, Bachar Al-Assad. Malgré la fin de la coopération entre Moscou et Washington, il faut cependant continuer à œuvrer pour une résolution de la crise en Syrie.
« Soyons clairs : nous n’abandonnons pas le peuple syrien et nous n’abandons pas nos efforts pour la paix », a-t-il assuré. « Nous continuerons à rechercher un arrêt des hostilités durable et applicable partout dans le pays, et cela inclut la fin des opérations des avions de combat syriens et russes. »
Le 3 octobre, les États-Unis ont en effet décidé de cesser les négociations sur un cessez-le-feu syrien avec la Russie, accusant Moscou de ne pas respecter ses engagements. Les États-Unis sont cependant décidés à créer les conditions nécessaires pour la reprise des discussions, a expliqué le secrétaire d’État, qui assure que Moscou et Damas « savent exactement ce qu’ils doivent faire ».
La Russie a fermé les yeux sur les actes « déplorables » du régime, comme l’utilisation de gaz chloré, a poursuivi John Kerry, qui accuse Bachar Al-Assad de confondre diplomatie et stratégie de la terre brûlée. « Où ils ont fait un désert, ils disent qu’ils ont donné la paix », a-t-il déclaré, citant l’historien romain Tacite. Si la Russie voulait réellement la paix, son attitude serait différente, conclut-il.
Quant aux États-Unis, ils n’abandonneront pas leur idéal de paix et gagneront la confrontation avec Daech sans modifier la nature de la société américaine ou succomber à la peur ou à la bigoterie, a martelé le représentant américain.
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