«Beaucoup de femmes et de filles dans ce pays ont compris qu`elles n`avaient pas assez de pouvoir, qu`elles n`étaient pas traitées à l`égal des hommes, qu`elles n`avaient pas le droit à une opinion», explique dans le Guardian l`une des organisatrices de la grève. «C`est l`occasion pour nous d`être vues, d`être entendues».
Une législation déjà parmi les plus restrictives d`Europe
La loi polonaise actuelle sur l`avortement est déjà l`une des plus restrictives d`Europe. Il n`est en effet autorisé que dans trois cas: lorsque la vie de la mère est en danger, lorsque le premier examen prénatal révèle une pathologie grave et irréversible chez l`embryon, et lorsque la grossesse résulte d`un viol ou d`un inceste.
Mais si le nouveau texte était adopté, l`interruption volontaire de grossesse deviendrait systématiquement illégale, y compris dans ces trois situations. Les femmes et les médecins qui le pratiqueraient seraient passibles de poursuites, et de peines allant jusqu`à cinq ans d`emprisonnement.
Une pétition à l`origine du projet de loi
Les détracteurs du projet de loi soulignent que même les victimes de fausses couches risqueraient d`être accusées d`avoir avorté, et que le personnel médical pourrait rapidement renoncer à certains actes de routine, de peur d`être soupçonnés d`avoir aidé les patientes à interrompre leurs grossesse.
Bien que le texte ait reçu le soutien du gouvernement conservateur de Pologne et de l`Église catholique, ni l`un ni l`autre n`en ont pris l`initiative. Il émane en effet d`une proposition de la société civile, à la suite d`une pétition lancée par une association anti-avortement, qui a recuelli plus de 100.000 signatures.
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