Thierry Mariani: ``Je soutiens l’Azerbaïdjan dans le règlement du conflit de Haut Karabakh`` EXCLUSIVE

  11 Novembre 2015    Lu: 11689
Thierry Mariani: ``Je soutiens l’Azerbaïdjan dans le règlement du conflit de Haut Karabakh`` EXCLUSIVE
Une interview exclusive avec Thierry Mariani, député de l’Assemblée nationale et l`ancien ministre du Transport de France
AzVision.az vous présente cette interview exclusive prise dans le nouveau terminal de l`aéroport international Heydar Aliyev de Bakou.

Avant tout je vous remercie Mr Mariani d’avoir accepté notre invitation de donner une interview à« AzVision.az »

AzVision.az: - Monsieur Mariani, pourriez-vous d’abord vous présenter à nos lecteurs ?

T.Mariani: - Thierry Mariani, je suis député de l’Assemblée nationale et l’ancien ministre du Transport de France.

AzVision.az: - Comme nous les savons vous êtes en visite en Azerbaïdjan dans le cadre de la mission d’observation de l’Académie européenne pour l’Observation des Élections(AEOE). Comment évaluez-vous le processus électoral durant les élections parlementaires du 1e novembre en Azerbaïdjan ?

T.Mariani: - C’était la quatrième fois que je viens aux élections en Azerbaïdjan. J’ai regardé bien sur le jour du scrutin, parce que nous étions pour une mission courte. Mais le processus électoral dans les bureaux de vote ont été parfait, je veux dire strictement il n’y avait rien à dire. Je constate qu’il y a des améliorations, désormais la présence des caméras ce qui n’existent pas en Europe d’ailleurs, entre nous. Donc franchement ce que j’ajoute sur le processus qu’ils concernent au déroulement du scrutin, donc pour moi le déroulement du scrutin a été parfait.

AzVision.az: - En considérant que vous êtes un homme politique actif en France ayant une connaissance large et les liens chauds avec les États régionaux et surtout avec la Russie et ainsi des enjeux majeurs autour du Caucase du SuD, alors comment évaluez-vous l’état des lieux du règlement du conflit arméno-azerbaïdjanais de Haut Karabakh ?

T.Mariani: Le processus de Minsk est au point mort depuis des années. Et je veux dire un processus qui ne bouge pas pendant plus de 20 ans, ça veut dire il ne bougera jamais. Je fais partie ce qui ne croient pas au processus de Minsk. Le club de Minsk a moins d’avantages de maintenir les contacts et le dialogue. C’est le seul avantage que les Azerbaïdjanais et les Arméniens peuvent discuter. Ensuite il est évident que dans la région il y a comme même une puissance régionale qui a la carte à main. Chacun sait que si l’Arménie est un état indépendant, mais l’Arménie est fortement sous les influences économiques et politiques de la Russie. Donc je pense qu’il ne faut pas se cacher derrière la réalité si le jour où la Russie voudra vraiment régler ce problème donc les choses avancent. Quand je dis les choses avancent ça veut pas dire forcement régler tout un coup, mais ça sera déjà rendre aux provinces adjacentes occupées au moins une partie de l’Azerbaïdjan et après on verra au problème de Karabakh, c’est plus compliqué. Mais déjà si on se mettait d’accord sur un calendrier de restitution des provinces occupées, ça serait une grande panne avant. La Russie a tous les moyens, elle est seule pour arriver à cette solution.

AzVision.az: Et comment vous voyez l’avenir de la région du Caucase du Sud dans une plateforme d’intégration de l’Union économique eurasiatique(UEEA) ou de la Politique européenne de Voisinage de l’Union européenne(UE) ?

T.Mariani: Je pense que trois pays du Caucase du Sud l’Arménie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan, je vous dis vous êtes un pont entre l’Iran et la Turquie, un pont avec la Russie. Donc c’est d’ailleurs un peu une situation comparable à l’Ukraine qui est un pont entre l’Est et l’Ouest. Il ne faut surtout pas essayer à tout prix comme certains veulent le faire, vous faire entrer dans tel ou tels cas. Vous avez la chance d’être entre les deux Mondes, il faut en profiter. Donc je pense que votre avenir il est où, votre avenir est d’abord dans la paix, il est vital que vous auriez un accord qui sera à trouver entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. D’abord ça sera la justice comme vous rendent les territoires occupés et ensuite parce que ça sera une moyen pour deux pays de baisser les efforts militaires et mettre plus d’efforts dans les dépenses civiles. Donc d’abord la paix dans la région entre vous les deux États. Ensuite la coopération entre les trois, il est évident qu’il y ait une forme de coopération très étroite entre vous deux États qui ne sera possible que quand la paix sera revenue. Après je pense que sincèrement vous n’avez pas intérêt à entrer à l’Union. Vous avez intérêts de rester dans la zone je répète entre les deux, avoir des accords privilégiés avec la Russie, parce que historiquement vous avez des liens très fortes avec la Russie, mais aussi les accords privilégiés comme par ex: le Partenariat Oriental de l’UE, parce que c’est aujourd’hui votre premier partenaire commercial voilà. Et puis la Turquie, votre voisin, comme l’Iran on est un formidable marché touristique pour vous. Donc pourquoi vous voulez à tout prix vous mettre dans une case en oubliant les trois autres. Je pense vous avez une chance d’être au milieu, je pense que il faut en profiter.

AzVision.az: Mr Mariani comme vous le savez l’Arménie a tourné son dos dans la dernière étape de la signature de l’accord d’Association avec l’UE en le remplaçant avec l’UEEA de la Russie. Au contraire malgré sa location dans une région stratégiquement compliquée l’Azerbaïdjan tente à approvisionner en pétrole et en gaz des pays européens. Mais cependant l’Azerbaïdjan a resté vis-à-vis les plusieurs critiques et réactions préjugé des structures institutionnelles de l’Occident durant la période pré-électorale en Azerbaïdjan. Les résolutions adoptées récemment par le Parlement européen et l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, qui critiquent le gouvernement azerbaïdjanais à l’égard de ses défauts en matière des droits de l’Homme et le fonctionnement des médias indépendant en Azerbaïdjan, tous nous donnent un raison de penser que l’Occident n’apprécie guère le rôle stratégique de l’Azerbaïdjan dans la sécurisation de l’approvisionnements énergétiques de l’Europe ??

T.Mariani : Je pense que il y a désormais deux lectures, regardez une lecture comme la France. Les présidents de la République française sont venus trois fois en Azerbaïdjan en cinq ans. Je dis les présidents puisque Nicolas Sarkozy une fois, François Hollande deux fois. Quel que soit la majorité en France sait l’Azerbaïdjan est sur le chéquier. Je m’ai réjouis parce que j`ai présidé le Groupe d’Amitié interparlementaire France-Azerbaïdjan, je m’ai réjouis parce que j’ai été ministre du Transport celui qui a poussé le président Sarkozy à organiser cette voyage à Bakou. Voilà désormais la France a un vrai dialogue et après je pense que les Américains sont toujours un partenaire, qui s’abrite derrière des grandes principes de petits calculs, donc qui évoquent les droits de l’Homme quand on y résiste qu’ils oublient quand on s’alliait avec lui, regardez à l’Arabie Saoudite. Puis il faut arrêter que l’Europe donne une leçon à toute planète. Vous avez une situation particulière, je pense que vous avez 24 ans d’indépendance, vous n’êtes pas encore totalement au même niveau démocratique de l’Europe. Je dis l’essentiel c`est que il y ait une stabilité, la paix et les gens se développement, puis vous mettriez en quelques années vous y arriveriez très facilement à rejoindre à la situation européenne. Mais on ne peut pas vous demander en vingt-cinq ans de faire ce qu’on a fait en deux siècles.

Bref, bien sur l`Europe prend notes des évolutions positives en Azerbaïdjan, elle apprécie justement la stratégie du Pays.

Said Musayev, rédacteur responsable pour AzVision en français

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