Une mesure controversée. Moins d’une semaine après son entrée en fonction, la nouvelle ministre canadienne de l’Environnement, Catherine McKenna a, ce lundi, pris un arrêté ministériel autorisant la mairie de Montréal à déverser 8 milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent.

Un cours d`eau qui fournit 45 % de l’eau potable consommée par les huit millions de Québécois. La commune justifie cette mesure en évoquant des travaux routiers majeurs prévus depuis plusieurs années.

Limiter les conséquences sur l’environnement

« Je suis inquiète qu’il puisse y avoir un impact sur la biodiversité du Saint-Laurent », a reconnu la ministre, en conférence téléphonique. Elle a ainsi imposé certaines conditions pour en minimiser les conséquences.

Et pour cause: pas moins de 64 espèces d’animaux terrestres, 19 espèces marines – dont des dizaines de baleines et l’unique colonie de bélugas en dehors de l’Arctique et 80 sortes de poissons - et 399 types d’oiseaux différents vivent dans le fleuve.

Surveillance du fleuve et de la qualité de l’eau

Ainsi, la municipalité montréalaise aura notamment l’obligation d’assurer « une surveillance visuelle » permanente des eaux usées rejetées. Elle devra également mettre en place « des barrages flottants ou d’autres mesures si des matières remontent à la surface », a indiqué le ministère.

En outre, la ville devra effectuer des relevés divers sur la qualité de l’eau et de la flore, autour des points de rejet, jusqu’en juin 2016, et transmettre ces données au ministère de l’Environnement. Dès que critères seront respectés, l’opération pourra débuter et devra être conclue avant le 5 décembre.

Début octobre, le maire de la deuxième plus grande ville du Canada, Denis Coderre, avait autorisé cette opération, expliquant qu’aucune autre solution viable n’existait.

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