Allergies : le risque de choc anaphylactique reste largement méconnu

  24 Septembre 2016    Lu: 923
Allergies : le risque de choc anaphylactique reste largement méconnu
Plus de trois Français sur quatre ne savent pas précisément ce qu`est cette réaction allergique violente.
Le choc anaphylactique, une réaction allergique violente à un aliment, un médicament ou à une piqûre de guêpe, d`abeille ou de frelon reste très mal connu des Français alors qu`il est potentiellement mortel, selon une étude Ifop rendue publique vendredi.

30% des Français allergiques. "C`est une réaction imprévisible qui peut tuer en 5 à 30 minutes si elle n`est pas traitée immédiatement", souligne le Dr Pascal Demoly, pneumo-allergologue au CHU de Montpellier. Interrogés cet été par l`Ifop, 76% des Français ont admis ne pas savoir ce qu`était précisément un choc anaphylactique alors même que le nombre de personnes souffrant d`allergies est passé de 4 à 5% de la population dans les années 1960 à environ 30% aujourd`hui. Parmi ces allergies figurent les allergies alimentaires (œuf, lait, arachides, fruits à coque, fruits de mer...) qui ont été multipliées par deux au cours des 10 dernières années et qui seraient responsables de 30% des réactions anaphylactiques sévères, selon l`Académie européenne d`allergie et d`immunologie clinique (EAACI).

Urticaire et œdème. Les autres causes incluent les piqûres d`hyménoptères (responsable d`environ la moitié des cas et de 20% des décès), les médicaments (antibiotiques, anesthésiques, produits de contraste pour l`imagerie médicale) et le latex. Les signes d`alarme peuvent être un urticaire sur n`importe quelle partie du corps, un œdème de la gorge ou de la bouche, des difficultés à déglutir, respirer ou parler, des nausées et vomissements ainsi que des douleurs abdominales.

"Risque potentiel" pour 50.000 personnes. En cas de choc, le seul traitement efficace disponible est l`injection d`adrénaline intramusculaire, mais comme le montre l`étude Ifop, les auto-injecteurs (ou stylos) d`adrénaline restent assez peu utilisés : seulement 15% des personnes qui ont déjà fait un choc ou dont un proche en a été victime, ont en permanence ce traitement sur eux. Selon Véronique Olivier, présidente de l`association française pour la prévention des allergies (Afpral), environ 500.000 personnes vivent en France avec "un risque potentiel d`anaphylaxie".

Aucun chiffre officiel n`est disponible sur le nombre de cas annuels ni sur les décès des suites d`un choc anaphylactique qui "ne peuvent pas être répertoriés comme tels" dans la classification internationale, souligne le Dr Demoly. Il évalue pour sa part les décès à une cinquantaine par an en France. Pour prévenir les réactions allergiques violentes, les médecins incitent les personnes à risque à consulter un spécialiste pour identifier les allergènes en cause et éviter leur contact.

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