Le futur accord visera à « définir les conditions et moyens permettant d’assurer l’avenir de Renault en France » dans la « poursuite » de l’accord de 2013 signé par trois syndicats (CFE-CGC, CFDT et FO), énonce le texte de cadrage proposé par l’entreprise. Mais cette fois, les syndicats savent que leurs revendications ont davantage de chances d’être écoutées car l’entreprise a redressé la barre.
Une explosion de l’emploi précaire
Début 2013, confronté comme tous les constructeurs automobiles à une chute des ventes en Europe, Renault menaçait de réduire la voilure. En échange d’un maintien de tous les sites en France jusqu’à fin 2016, les syndicats avaient accepté des efforts conséquents : réduction de 15 % des effectifs, augmentation du temps de travail, plus de mobilité et de flexibilité, gel des salaires la première année. Selon l’entreprise, qui a recommencé à embaucher en 2015, environ 7.200 postes nets ont été supprimés depuis début 2013 sur le périmètre de l’accord (45.000 salariés à fin 2015).
« Nous ne serons pas sur une négociation de compétitivité comme il y a trois ans, l’entreprise n’est plus dans la même situation », martèle Franck Daoût, délégué syndical central CFDT. L’heure est à la « reconnaissance de l’investissement des salariés », estime Bruno Azière (CFE-CGC). Tous les syndicats pointent une explosion de l’emploi précaire : le nombre d’intérimaires a plus que triplé entre 2013 et 2015 et il dépasse aujourd’hui les 8.000. Selon la CGT (deuxième syndicat), la plupart des chaînes tournent avec plus de 80 % d’intérimaires.
Le précédent accord a « fragilisé l’entreprise » et « n’a absolument pas permis d’améliorer la compétitivité », affirme la CGT, non-signataire en 2013, qui arrive avec une revendication : 14.000 embauches en CDI au minimum dans les trois ans.
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