Culture: Bakou se prépare à accueillir le festival international de Jazz 2016

  19 Septembre 2016    Lu: 2021
Culture: Bakou se prépare à accueillir le festival international de Jazz 2016
Cette année, du 22 au 30 octobre, comme tous les ans depuis la création de ce festival en 2002, vous aurez l`opportunité d`assister à une série de concerts et d’événements dont le dénominateur commun est le jazz. Pas moins de 65 festivités sont prévues impliquant plus de 80 artistes de toutes nationalités : britannique, américain, colombien, français, géorgien, suédois, mauricien, azerbaïdjanais, espagnol, italien...

Ce festival n`est pas une fantaisie organisée par quelques mélomanes coupés de leur population. Le jazz est en Azerbaïdjan une véritable institution, une tradition forte et appréciée dont les racines sont solidement ancrées dans la culture locale.

Cet article va vous permettre de vous aider à faire vos choix afin de pouvoir pleinement profiter de cet événement.

Le Jazz-Mugham : fierté culturelle à découvrir et apprécier

La passion des Azerbaïdjanais pour le jazz est centenaire. Apprécié dès les années 1910 par les élites bakinoises, le jazz ne mit pas longtemps à être adopté par la population. Des figures locales connurent un grand succès dans les années 30 : Gara Garayev, Tofig Guliyev, Niyazi et Rashid Behbudov. Un premier orchestre de jazz fut crée à Bakou en 1938. Déjà à l`époque les artistes commencèrent à intégrer des influences du mugham à leurs compositions.

L`arrivée de Staline au pouvoir freina pour longtemps l`essor du jazz. Staline l`interdit en effet dès 1945 dans toute l`Union Soviétique, le considérant comme "une musique capitaliste" . Sa pratique fut donc clandestine à Bakou. Il fallut attendre le début des années 1960 pour qu`il connaisse une renaissance. La grande figure de l`époque, Vagif Mustafazade, participa fortement à la création de ce que l`on appelle de nos jours le jazz-mugham en tant que style. Il s`agit d`une fusion du jazz classique et de la pièce maîtresse de la musique traditionnelle azérie : le mugham, ce qui implique d`accorder une large place à l`improvisation. Rafiq Babayev marqua lui aussi la scène azerbaïdjanaise de son empreinte. Ces artistes composèrent, promurent et exportèrent leur art au delà des frontières de leur pays. En 1979, Mustafazade fut reconnu comme le meilleur compositeur de l`année au festival de jazz de Monaco pour sa composition "En attendant Aziza" . Son appartement a d`ailleurs été transformé en musée que vous pouvez visiter si l`envie vous en dit. Il se situe dans la vieille-ville.

Les années 90 et la chute de l`Union Soviétique furent presque fatales pour le jazz-mugham qui faillit disparaître sous la pression de multiples facteurs : crise économique, guerre, émigration massive des musiciens... En 1994, l`artiste Rafiq Babayev trouva la mort dans un attentat commis dans le métro bakinois. Il a fallu attendre 2002 pour qu`un festival de jazz voit de nouveau le jour à Bakou. Cet événement est désormais une véritable institution.


Le festival

Ce festival est bien plus qu`une simple série de concerts. Vous pourrez également assister à des séminaires, des séances de travail, des bœufs, des expositions d`art et bien sûr une compétition de jazz.

Les concerts

Le 22 octobre


Gabriel Grossi

Artiste brésilien, il est reconnu comme étant le meilleur joueur d`harmonica au monde. Il sera accompagné de Jurandir Santana à la guitare et Marc Miralta aux percussions avec lesquels il forme un trio depuis 2009.

Ils se produiront le 22 octobre à 19h au jazz club. Les billets sont en vente à des tarifs allant de 20 à 60 AZN.

Le 23 octobre



Pierre de Trégomain

L’interprète français Pierre de Trégomain nous fait l`immense plaisir de se joindre au festival de Jazz avec son quartet composé de Arnaud Gransac au piano, Benoist Raffin à la batterie et Bruno Schorp à la contrebasse.

Le quartet se produira au jazz club le 23 octobre à 23h. Les prix des billets iront de 10 à 60 AZN.

Le 24 octobre



Deborah Carter

La chanteuse américaine exercera son art accompagnée d`Efraim Trujillo au saxophone, Leo Bouwmeester au piano, Mark Zandveld à la basse et Gunnar Graafmans à la batterie.

Le quintet se produira au Centre du Mugham le 24 octobre à 19h. Les tarifs des places iront de 10 à 40 AZN.

Le 24 octobre



Omar

Britannique, le chanteur Omar est sans aucun doute LA star du festival. Il sera accompagné de Colin McNeish à la basse, Lennox Cameron et Brian Henry au clavier, Hawi Gondwe à la guitare, Chris Ballin en accompagnement vocal et enfin Darren Abraham à la batterie.

Il se produira au palais Heydar Aliyev le 26 octobre à 19h. Les tarifs sont les plus élevés du festival avec des prix allant de 30 à 190 AZN.

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