Bratislava: les dirigeants européens se donnent six mois pour relancer l`UE

  17 Septembre 2016    Lu: 505
Bratislava: les dirigeants européens se donnent six mois pour relancer l`UE
Réunis vendredi 16 Septembre à Bratislava, sans le Royaume-Uni, les chefs d`Etats européens entendent donner un nouveau souffle à l`Union européenne et surmonter le Brexit dans les six mois prochains.

Ils ont fixé un cap de six mois pour convaincre, surmonter le Brexit, et redonner un nouvel élan à l`Union européenne. A l`issue du sommet de Bratislava, les dirigeants européens ont accouché d`une "feuille de route", avec des priorités dominées par la protection des frontières extérieures, la lutte contre le terrorisme et la relance de la défense européenne.

"Nous nous sommes engagés à Bratislava à offrir à nos citoyens, dans les mois qui viennent, la vision d`une UE attrayante, dans laquelle ils puissent avoir confiance et qu`ils pourront soutenir", ont-ils annoncé dans une déclaration finale. "Bratislava est le début d`un processus", précise-t-elle, qui se poursuivra notamment par un prochain sommet informel début 2017 à Malte, pour aboutir en Italie en 2017, à l`occasion des célébrations à Rome du 60e anniversaire des traités fondateurs de la construction européenne.

Des résultats attendus en 2017

La France et l`Allemagne "vont très intensément s`engager dans les prochains mois pour faire de tout ça un succès", a promis la chancelière allemande, Angela Merkel, aux côtés du président français, François Hollande, pour une rare et très symbolique conférence de presse conjointe pour conclure le sommet. Les deux dirigeants, confrontés à des élections nationales en 2017, avaient débuté la journée par des avertissements empreints de gravité, François Hollande mettant en garde contre une "dislocation" de l`UE tandis que la chancelière diagnostiquait "une situation critique".

Il faut "corriger les erreurs passées et avancer avec de nouvelles solutions", a plaidé le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, insistant sur la priorité absolue d`une maîtrise "totale" des frontières de l`Union pour revenir à un fonctionnement normal de l`espace Schengen de libre-circulation. Egalement présent à Bratislava, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, en a profité pour proposer ses proches échéances aux Etats membres. Il a notamment fixé à mars 2017 la date souhaitée pour que l`UE adopte le doublement de son plan d`investissements, à hauteur de 630 milliards d`euros.

Dans le domaine de la défense, le chef de l`exécutif européen a demandé de boucler en juin 2017 une série de mesures phares, comme la création d`un quartier-général européen unique pour coordonner toutes les opérations civiles et militaires européennes. La France "fait l`effort principal pour la défense européenne", mais "elle ne peut pas être seule", a prévenu François Hollande. "Si les Etats-Unis font (le) choix de s`éloigner, l`Europe doit être capable de se défendre par elle-même".

Divergences avec Renzi

Les négociations du divorce avec Londres n`étaient pas au menu du sommet, mais les 27 ont toutefois évoqué le sujet. "Le Brexit en tant que tel n`a pas été abordé", a expliqué un diplomate européen, indiquant qu`il "s`agissait de faire un point" sur les contacts entre Donald Tusk et Theresa May. "Il n`y avait pas grand chose à dire puisque Londres n`a toujours pas activé la procédure de divorce" même si l`UE est prête à commencer les négociations "demain".

La volonté d`afficher l`unité à Bratislava n`a pas fait oublier les divergences. Des dossiers comme les travailleurs détachés ou la répartition des réfugiés dans l`UE restent hautement conflictuels. Les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, Slovaquie et République tchèque) ont répété qu`ils restaient fermement opposés à tout mécanisme obligatoire de répartition des réfugiés, comme le plan de "relocalisation" adopté en septembre 2015 par l`UE. "Je ne suis pas satisfait" des conclusions du sommet sur cette question, mais aussi concernant la croissance, a d`ailleurs déclaré devant la presse le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, en quittant Bratislava.

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