Les JO de Londres-2012 ont en effet médaillé 17 athlètes russes (8 en or). Et ils étaient 18 à Pékin, quatre ans plus tôt. La commission d`enquête de l`AMA a d`ailleurs jugé les Jeux de Londres "sabotés" par le dopage russe, couvert par la corruption de certains membres de l`IAAF. Le CIO a déclaré vouloir "étudier avec soin" ces accusations pour éventuellement retirer les médailles acquises par des athlètes impliqués. Mais en ce qui concerne 2016, l`institution olympique a laissé, comme c`est la règle, la main à l`IAAF dont elle ne doute pas que le "président, Sebastian Coe, saura prendre toutes les mesures qui s`imposent".
La densité de l`athlétisme moderne
L`absence des Russes ne devrait toutefois pas dévaloriser les titres au Brésil autant qu`en 1984. Comme d`autres sportifs, Pierre Quinon, champion olympique à la perche, avait ainsi vu son titre de Los Angeles mésestimé en raison de l`absence du maître de la discipline, Serguei Bubka. "Il y a aujourd`hui une densité, une universalité de l`athlétisme qui existait moins à l`époque, une meilleure répartition des médailles", assure ainsi Ghani Yalouz, DTN de l`équipe de France d`athlétisme, pour qui cette suspension devrait être un "séisme politique mais pas sportif"."Ca ne changera rien pour nous, poursuit l`ancien champion de lutte. On est tellement habitués à avoir des blessés! On n`attend pas que les autres abandonnent pour gagner." Cette disparition de toute une nation va tout de même créer des opportunités pour la concurrence internationale. Essentiellement chez les dames, d`ailleurs, car chez les 17 médaillés russes de Londres, 15 étaient des femmes, surtout en demi-fond, fond, dans les sauts et les lancers.
Des opportunités pour les autres
Des opportunités dont pourraient essentiellement profiter des athlètes d`autres nations de l`ex-bloc de l`Est. "Ce n`est pas une absence qui va dévaluer les médailles, c`est d`abord un formidable bol d`oxygène pour tous les gens propres qui se battent derrière", s`insurge le président de la fédération française et membre du Conseil de l`IAAF, Bernard Amsalem.
"Même si c`est une grande nation d`athlétisme, le contexte n`est pas du tout le même qu`en 1984", poursuit celui que Sebastian Coe a chargé de toutes les questions éthiques au sein de la fédération internationale. A l`époque, le boycott du bloc de l`Est, déploré par tous, répondait uniquement à des raisons de politique internationale dont les sportifs étaient les otages. "Aujourd`hui, il y a une AMA, et un code mondial qui n`existaient pas à l`époque".
L`absence des Russes pourrait-elle être un mal pour un bien ? Leur mise au ban, qui pourrait concerner toute l`année 2016, servirait selon Bernard Amsalem "d`avertissements pour les autres".Futur Mr Propre de l`IAAF, il déplore "l`impression de revenir aux temps de la RDA, du dopage d`Etat, alors que les témoignages sur ces faits auraient dû servir d`exemple à tout le monde." Tout en soulignant que ces révélations montrent que le monde du sport ne s`en lave pas les mains.
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