Après l`annonce de la fermeture du site Alstom, le maire de Belfort en appelle au gouvernement
L`annonce mercredi 7 septembre de cette décision, qui impactera 400 personnes selon le maire de la ville, a été un véritable coup de massue pour les salariés. "Personne ne s`attendait à une telle nouvelle", affirmait mercredi soir sur franceinfo Pascal Novelin, délégué CGT chez Alstom Belfort. Alors que la direction a assuré que les salariés concernés pourront être transférés, le syndicaliste s`indigne : "Comme si on pouvait tranquillement déraciner 400 familles". "Il ne s`agit pas que du sort des salariés, c`est tout un secteur économique du territoire qui s`apprête à disparaître" déplorait-il.
"UNE VOLONT DIRECTE DE BOUSILLER L`EMPLOI EN FRANCE"
Après avoir signé un contrat historique d`1,8 milliard d`euros aux États-Unis et le partenariat avec la SNCF pour le fameux "TGV du futur", l`avenir du constructeur ferroviaire semblait pourtant prometteur. Mais le carnet de commandes a du mal à se remplir, le groupe français voyant même lui passer sous le nez un contrat de 44 locomotives diesel, achetées à son concurrent allemand Vossloh par Akiem.
Ses contrats en Inde, aux Pays-Bas et aux États-Unis nécessitent à chaque fois une production délocalisée. L`usine de Belfort n`avait plus que quelques locomotives à fabriquer pour la SNCF et l`Azerbaïdjan jusqu`en 2018, puis pour la Suisse jusqu`en 2021.
Pour P. Novelin, la fermeture du site est très claire : "cette décision résulte d`une volonté directe de la direction de bousiller l`emploi en France. Si Alstom investit et construit une usine au Kazakhstan, ce n`est pas pour faire des faveurs aux employés français", s`est-il insurgé.
LE GOUVERNEMENT DOIT FAIRE PRESSION
Le député-maire Les Républicains de Belfort fustige également ce jeudi 8 septembre sur franceinfo une décision "inacceptable". "Alstom fait des bénéfices. Alstom se porte bien, il n`y a donc aucune raison de fermer le site de Belfort qui a une très bonne productivité et qui a du travail dans les deux ans qui viennent".
Damien Meslot en appelle à l`État."Il y a quelques années quand Alstom était en grande difficulté financière le ministère de l`Économie, le ministre de l`époque Nicolas Sarkozy, avait fait prendre une participation de 21 %. Cela avait permis de sauver Alstom", rappelle-t-il. "Nous demandons au gouvernement de faire pression sur la direction d`Alstom pour maintenir l`emploi à Belfort", a-t-il insisté.