Embolie pulmonaire : les signes qui alertent
Une embolie pulmonaire se produit lorsqu`un caillot de sang bouche une artère pulmonaire ou une de ses branches. Généralement le caillot se forme à cause d`une phlébite (le plus souvent dans une jambe, parfois dans un bras), puis il se détache et voyage dans la circulation veineuse vers le cœur.
A chaque contraction, le cœur propulse le caillot vers les artères pulmonaires, où il finit par rester bloqué. Lorsque le caillot est petit, cela provoque des dommages aux poumons. Mais s`il est plus important, il peut empêcher le sang de circuler dans les poumons et provoquer la mort.
Quels sont les symptômes qui doivent alerter ?
• Un essoufflement soudain, une difficulté à respirer
• Une forte douleur thoracique qui s`aggrave lorsque vous essayez de respirer profondément
• Des crachats légèrement rosés que vous expectorez en toussant
• Une accélération du rythme cardiaque
Quelles sont les personnes à risque d`embolie ?
La Fédération française de cardiologie estime la fréquence de l`embolie pulmonaire à 100 000 cas par an en France, dont 10 000 à 20 000 mortels.
• Toutes les personnes qui doivent rester alitées sont à risque car la position allongée ralentit la circulation sanguine, rendant propice la formation de caillots.
• Certaines affections comme l`insuffisance cardiaque, les maladies infectieuses, ou le cancer peuvent provoquer des phlébites, donc faire courir un risque d`embolie.
• Les patients ayant subi une intervention chirurgicale et tout particulièrement une intervention orthopédique, gynéco-obstétricale ou contre le cancer.
• Les femmes sous contraception orale, et tout particulièrement les jeunes femmes sous pilule de 3e ou 4e génération .
• Les fumeurs.
• Les personnes âgées (plus de 70 ans) et en surpoids.
Comment fait-on le diagnostic ?
En cas de symptômes évoquant une embolie pulmonaire (et surtout s`il y a déjà des facteurs de risque), téléphonez immédiatement aux Urgences (15 ou 112). Et en attendant les secours, placez la personne en position assise en l`empêchant de bouger pour éviter une migration du caillot.
A l`hôpital, des examens complémentaires vont permettre de confirmer le diagnostic :
- Un bilan sanguin.
- Une échocardiographie qui permet d`évaluer la sévérité de l`embolie pulmonaire en vérifiant sa répercussion sur les cavités cardiaques droites (lorsque le ventricule droit dysfonctionne, il y a un risque important de décès).
- Une scintigraphie pulmonaire qui permet de visualiser les caillots sanguins dans les poumons.
- Un écho-doppler veineux des membres inférieurs est systématiquement réalisé, à la recherche d`une phlébite.
Comment soigner une embolie pulmonaire ?
Les médecins traitent l`embolie pulmonaire avec des médicaments appelés anticoagulants qui préviennent la formation de nouveaux caillots et empêchent les caillots existants de se développer. Le traitement est d`abord administré en injections sous-cutanées. Mais au bout de quelques jours, les piqûres sont remplacés par des anticoagulants oraux.
On trouve parmi eux les antivitamine K (AVK) qui sont les médicaments de référence et, depuis 2012, les anticoagulants oraux directs (OAD) : Dabigatran et Rivaroxaban.
Certains patients vont prendre ce traitement pendant quelques mois. D`autres, considérés comme patients à risque, peuvent en avoir besoin pour le reste de leur vie.