Pendant près de 15 ans, le photographe Nathan Edwards s`est posé la question: cette mère et sa fille étaient-elles toujours en vie? Il a découvert leur photo par hasard, dans les décombres des tours jumelles détruites le 11 septembre 2001. Depuis ce jour-là, il s`est lancé à leur recherche.
"Qui étaient-elles? Sont-elles mortes? Ont-elles survécu?", se demandait alors l`ancien photographe du New York Post. "Peut-être était-ce la photo d`un jeune père de famille qui se trouvait sur son bureau?" Traumatisé par les événements, l`homme se réveillait même en pleine nuit, obsédé par ces questions qui tournaient sans cesse dans sa tête.
"Le fait que je retrouve cette photo dans les décombres, c`était pour moi un signe", confie-t-il. "Dès que je l`ai trouvée, je voulais absolument savoir qui elles étaient. Et j`espérais vraiment qu`elles étaient en vie."
Edwards a donc lu tous les journaux, fait des recherches sur le net, a contacté des groupes de survivants du 9/11 mais n`est pas parvenu à trouver la moindre information. Les mois et les années ont passé et l`homme a fini par rentrer en Australie, son pays d`origine.
Elle travaillait au 86e étage
En février dernier, il a décidé de relancer ses recherches en publiant la fameuse photo sur les réseaux sociaux. En 2016, à l`heure où le monde est hyper connecté, c`était le bon moment. Et cela a marché!
En publiant le cliché sur un groupe Facebook dédié aux survivants de l`attentat, il a obtenu un nom: Jennifer Rothschild Robinson. Il l`a rapidement retrouvée en tapant son nom dans la barre de recherche: elle était en vie.
Jennifer Robinson travaillait au 86e étage de la Tour nord. Soit sept étages seulement en-dessous de l`impact de l`avion. Par chance, elle était en congé le 11 septembre 2001. Deux de ses collègues, dont une amie proche, sont mortes ce jour-là.
La photo de Jenifer et de sa fille, retrouvée par Nathan le jour-même, a pourtant été publiée le lendemain dans le New York Post. La famille a été inondée d`appels d`amis et de membres de la famille, tous inquiets. "Ils ont ouvert le journal et vu la photo. Certains ont même raccroché quand ce n`était pas moi qui décrochait le téléphone. On a dû leur dire que tout allait bien pour qu`ils se calment."
Jennifer Robinson a également tenté d`entrer en contact avec le photographe, en vain. Dans le chaos de l`époque, le New York Post n`a pas pu accéder à sa demande. "Dans la vie, il y a des hauts et des bas. Des bons et des mauvais moments", souligne-t-elle. "Mon mari et moi, nous regardons encore cette photo pour nous rappeler à quel point nous sommes chanceux."
"Je n`arrivais pas à y croire"
Les premiers contacts sur Facebook ont été très émouvants. "Je lui ai envoyé un message vers minuit", raconte Nathan. "J`ai été dormir et j`ai reçu une reponse le lendemain matin. Je me sentais incroyablement euphorique, je n`arrivais pas à croire que j`avais enfin réussi à la retrouver!"
"J`ai ressenti tellement de choses en même temps", poursuit Jennifer. "J`étais abasourdie. Mon coeur battait jusque dans ma gorge et je n`arrivais pas à y croire. J`ai pleuré et la première chose que j`ai dite à mon mari, c`est `Ne t`inquiète pas, ça va`".
Nathan a pris un vol en direction de la Floride, où habite désormais Jennifer, pour la rencontrer. Le lien qui les lie est désormais unique, comme l`explique cette dernière. "Aujourd`hui, j`ai l`impression d`avoir un nouvel ami. Même si cela ne fait que quelques jours, j`ai l`impression de le connaître depuis très longtemps."
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