Google Earth, Google Maps et StreetView, c`était déjà lui
Dans la Silicon Valley, John Hanke n’est pas un inconnu. A 49 ans, cet homme est déjà à l’origine de Google Earth, Google Maps et StreetView, trois succès du géant de Mountain View. Sa première carrière n’avait rien à voir avec les technologies. Après une enfance au Texas, un diplôme à l’université d’Austin, il a travaillé pour le gouvernement américain à Washington et en Birmanie avant de retourner sur les bancs de la fac, sur la côte ouest cette fois. « J’ai toujours été fasciné par les jeux vidéo. Je voulais créer une start-up, mais je ne connaissais rien en comptabilité et en finance », racontait-il il y a quelques mois devant des étudiants de la Haas School of Business de Berkeley en Californie, où il a obtenu son MBA en 1996. A cette époque, Internet balbutie. Le jour de la remise de son diplôme, il revend sa première entreprise. Il fonde Keyhole en 2001, une société de logiciels spécialisée dans les applications de visualisation de données géospatiales. Bingo. Google l’acquiert pour 35 millions de dollars trois ans plus tard. John Hanke débarque chez Google avec ses 30 salariés et prend la tête de la division «géo». «J’ai pu voir ce que le poste de vice-président d’une grande entreprise représentait, avec des responsabilités importantes et une équipe nombreuse. Mais ce qui m’intéressait le plus, c’était de fabriquer de nouveaux produits», a-t‑il encore confié à Berkeley.
En 2010, ce père de trois enfants quitte la division, qui emploie alors 2 000 personnes, pour créer une filiale de Google, Niantic. La réalité augmentée se développe. Cet amateur de vélo rêve d’une application sur Smartphone qui permette de se promener en jouant, tout en étant relié au monde réel. Il lance en 2012 un jeu en réalité alternée, Ingress, adopté par plus de 13 millions de personnes, avec la constitution d’une base de données sur des lieux intéressants à travers le monde (c’est là où se situent souvent les «Pokéstops» et les arènes de Pokémon Go), et provoque déjà des milliers de rencontres bien réelles entre des joueurs.
Quand Google se réorganise en 2015, il ne garde qu’une part du capital de son ancienne filiale. Niantic, autonome, lance son projet Pokémon Go avec The Pokémon Company (dont 32 % des droits de vote sont détenus par Nintendo). A peine sortie, l’application bat tous les records. Elle rapporterait 10 millions de dollars par jour avec les achats intégrés d’objets virtuels servant à améliorer ses performances, estime le cabinet App Annie. Développer les lieux sponsorisés – on trouve des arènes dans les McDonald’s au Japon – sera l’autre source de revenus. John Hanke n’a plus à se soucier de lever des fonds. Niantic vaudrait, selon Citibank, 3,65 milliards de dollars.
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