Jason Bourne se lance dans une nouvelle traque inscrite dans l`actualité

  09 Août 2016    Lu: 612
Jason Bourne se lance dans une nouvelle traque inscrite dans l`actualité
Paul Greengrass, de retour aux manettes, remet la saga dans le sens de la marche.
Bien que n`ayant pas réalisé le film originel, le nom de Paul Greengrass, auteur des deux suivants, est indissociable des aventures de Jason Bourne. Après une parenthèse signée Tony Gilroy, son retour aux commandes aiguisait donc tous les appétits. Et neuf ans après La vengeance dans la peau, les premières minutes de ce Bourne 2016 prouvent que sa mise en scène n`a rien perdu de son efficacité. Sans cesse sur le qui-vive, sa caméra joue avec l`épuisement du spectateur.

Les réfractaires à ce style ne changeront pas leur fusil d`épaule avec ce nouveau volet. Et, comme eux, on peut regretter que Greengrass ne se réinvente pas, alors qu`il avait su donner un coup de pied dans la fourmilière ronronnante du film d`espionnage. Mais difficile de bouder son plaisir devant ces deux heures menées tambour battant, où le réalisateur soigne autant la forme que le fond.

Car cette nouvelle traque de Bourne - retrouvant peu à peu la mémoire sur son passé et la vérité sur la mort de son père s`inscrit dans l`actualité mouvementée d`aujourd`hui. Ce n`est pas un hasard si cette course-poursuite infernale passe par la Grèce en pleine manif anti-austérité ou évoque Snowden.

Une saga sans bons ni méchants

Tous ces éléments font partie intégrante d`un scénario, où l`on voit les Américains capables d`espionner aux quatre coins du monde (en écho aux scandales des écoutes de chefs d`État par la NSA); et l`un des nouveaux rois du net, n`ayant que le mot liberté à la bouche, pactiser allègrement avec les services secrets américains. Et tout cela sans que Greengrass ne commente lourdement ce qu`il montre.

Le monde de Bourne est d`un gris contrasté où les frontières entre bien et mal ont depuis longtemps volé en éclats. Il n`y a ni bon ni méchant dans cette saga. Juste des hommes et des femmes qui se jouent les uns des autres pour servir des causes de moins en moins défendables. Ce côté retors permet à Alicia Vikander d`y trouver toute sa place, sans jouer la potiche de service. Son rôle de novice dans les services secrets, prête - en apparence! - à faire table rase d`un passé barbouzard, lui laisse de l`espace pour exister face à Matt Damon, toujours impérial. Après Jason Bourne: l`héritagevite oublié, voilà la saga remise dans le sens de la marche.

Privé de Grèce

Dans un souci évident de réalisme, Paul Greengrass voulait tourner à Athènes les scènes se déroulant dans la capitale grecque. Mais à cause de la crise qui secoue le pays et l`inertie bureaucratique qui en découle, il a dû y renoncer et reconstituer la ville dans l`île de Tenerife.

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