Pour le député Thierry Mariani, «la Crimée est russe, passons à autre chose »

  02 Août 2016    Lu: 1230
Pour le député Thierry Mariani, «la Crimée est russe, passons à autre chose »
L`heure n`est plus à dénoncer l`annexion de la Crimée ukrainienne par la Russie en mars 2014 pour certains parlementaires français. Thierry Mariani, député Les Républicains, a appelé 1 Août les Européens à reconnaître que la péninsule n`est désormais plus une région de l`Ukraine.

« La Crimée a choisi de redevenir russe, la Crimée est russe, passons à autre chose et essayons de retrouver des relations normales entre les pays européens et la Russie », a déclaré l`ancien ministre des transports lors d`une conférence de presse à Sébastopol retransmise à la télévision. Thierry Mariani est à la tête d`une délégation parlementaire arrivée en Crimée vendredi et très critiquée par les autorités ukrainiennes de Kiev.

« Les gens ont un air joyeux »

« J`ai trouvé une région qui changeait, les routes sont meilleures que l`année dernière », a-t-il souligné. « Je regrette qu`il n`y ait pas plus de journalistes occidentaux qui viennent voir que pour un pays qu`on dit occupé, les gens ont un air joyeux. » Le député de droite était accompagné d`une dizaine d`autres parlementaires favorables à l`annexion de la Crimée, réalisée à la suite d`un référendum il y a plus de deux ans. Le vote avait été jugé illégal par Kiev et les Occidentaux.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a « condamné fermement cette visite » qui selon lui « viole la législation ukrainienne et le droit international. » L`ambassadeur d`Ukraine en France a dénoncé sur Twitter « l`impudeur absolue de ces parlementaires français exhibant leur fascination pour les agresseurs russes. »

La question tatare

Une partie de la visite a été consacrée à la situation des Tatars de Crimée, une communauté musulmane autochtone de la péninsule qui subit une forte pression de la part des autorités russes en raison de leur opposition à l`annexion. Plus d`une quinzaine de Tatars ont été arrêtés depuis fin 2015. Leur assemblée, le Medjlis, a été qualifié fin avril d`« organisation extrémiste » par la justice russe.

Après avoir rencontré les autorités nommées par Moscou, Thierry Mariani a jugé vendredi que la situation des Tatars était « en net progrès par rapport aux années passées et notamment par rapport à la période ukrainienne. » « Très sincèrement, c`est une question soulevée par la propagande, je pense qu`il vaut mieux être Tatar en Crimée que Russe en Lettonie », a-t-il estimé devant la presse.

« Il existe des disparus de toutes les communautés »

Interrogée sur le sort de Tatars portés disparus, la procureure générale de Crimée Natalia Poklonskaïa, candidate aux législatives russes du 18 septembre, a assuré aux élus français qu`il existait des disparus de toutes les communautés et que des recherches étaient menées dans tous les cas. Le dirigeant de la Crimée Sergueï Axionov leur a affirmé qu`une partie de ces disparus combattait « en Syrie aux côtés de l`Etat islamique ».

Malgré tous "les relations avec les autorités russes de Crimée sont vraiment excellentes" nous déclare le rabbin.



«Un show dans le style Moulin rouge»

Le numéro deux du Medjlis, Nariman Djelial, a dénoncé « un show dans le style du Moulin Rouge. » « Je n`arrive pas à comprendre que des parlementaires d`un pays aussi raisonnable que la France applaudissent une comédie de si mauvaise qualité », a-t-il regretté, leur demandant lors de leur prochaine visite de « ne pas se limiter aux rencontres avec les dirigeants et des Tatars loyaux au pouvoir mais de venir voir la maison d`un Tatar enlevé. »

Sur Facebook, le dirigeant de la Crimée, Sergueï Axionov, a remercié les parlementaires français en visite d`avoir « démontré qu`ils sont de vrais alliés qui n`ont pas peur de dire la vérité. »

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