La Nasa affirme avoir découvert de l’eau liquide sur Mars
Un indice de vie ?
On savait déjà qu’il y avait de l’eau à la surface martienne, mais sous forme de glace, au niveau des pôles. La présence d’eau liquide, si elle était envisagée, est une réelle découverte. Dès lors, peut-elle être source de vie ? A priori, non. Ces saumures de chlorates ne seraient pas viables pour des organismes, en fonction de ce que l’on sait de la biologie terrestre. Même si celle-ci ne cesse de nous surprendre par son adaptabilité, et notamment ce qu’on appelle les extrêmophiles, des organismes qui, comme leur nom l’indique, survivent dans des endroits tellement hostiles que les scientifiques ne comprennent pas toujours comment.
Cependant, il faut bien que cette eau vienne de quelque part. Il y a là deux possibilités : en haut ou en bas. L’atmosphère martienne est trop sèche et aride pour être à l’origine de cette eau, quoique la composition exacte de la basse atmosphère martienne doit encore être précisée. Un phénomène aussi simple que la rosée du matin n’est donc pas à exclure. Mais l’hypothèse la plus probable, c’est celle du sol.
On a de fortes raisons de penser que dans son passé, Mars a été très humide, avec des océans et des fleuves. Aujourd’hui, cette eau s’est soit évaporée dans l’espace ou s’est transformée en glace au niveau des pôles. Il n’est cependant pas inenvisageable que le sous-sol martien renferme toujours des poches d’eau souterraine, un peu à la manière des nappes phréatiques terrestres.
Des observations à affiner
Il s’agit là d’autant de pistes à aller explorer. Le rover Curiosity de la Nasa se trouve aujourd’hui dans ce qu’on appelle le cratère Gale, non loin de l’une de ces coulées. Malheureusement, il n’a pas été suffisamment stérilisé : la Nasa craint qu’il n’ait pu embarquer avec lui des microbes terrestres qui pourraient contaminer le site. Se pose donc la question de l’opportunité de le dévier de sa route pour aller y voir d’un peu plus près. « Le sujet fait encore l’objet de discussions », explique Catharine Conley, qui est défenseur planétaire à la Nasa. Son travail consiste à s’assurer que les objets envoyés depuis la Terre sur d’autres mondes ne les contaminent pas.
Il y a enfin la prochaine mission de l’Agence spatiale européenne à destination de la planète rouge. Nommée ExoMars, elle enverra un rover équipée d’une foreuse de deux mètres de long à la surface martienne. Lancement prévu en 2018.