La famille BARANOUX sur la `tolérance` en Azerbaïdjan - PHOTOS

  25 Juillet 2016    Lu: 3360
La famille BARANOUX sur la `tolérance` en Azerbaïdjan - PHOTOS
Lorsque notre voyagiste favori Valiske nous a proposé d’aller visiter les Juifs d’Azerbaïdjan, nous avons sauté sur l’occasion. Parce que nous avnos eu très peu de connaissances. Mais ce que nous avons entendu était très positif. Nous en avons entendu parler comme d’un pays particulièrement calme, tranquille, ouvert, accueillant, mais je ne savais rien de précis. Nous avons découvert Bakou qui est une ville tellement moderne, tellement à l’Occidentale. ça nous ne le savions pas du tout.

Azvision.az informe que plus de 60 français, représentants de la Communauté juive de France, ont visité le début du juillet pour apprendre la divérsité culturelle, la tolérance religieuse et le modèle du multiculturalisme éxistant depuis des décennies en Azerbaïdjan.

Après renter en France suite à la visite aux régions azerbaïdjanaises, la famille BARANOUX Mme Jacqéline et Mr Daniel ont partagé leur impressions à l`égard de la coexistence entre les différentes éthnies, cultures et religions en Azerbaïdjan.


Heykhal et théba
Le sepher thora a été offert par la communauté de Nice de France.(Evoquons qu`il y avait commis le 15 Juillet un attentat terroriste à Nice dans la date que les représentants de la Communauté juive de France ont fini leur visite en Azerbaidjan.)

Tous d’abord, sachez que l’Azerbaïdjan, situé entre Caucase et Mer Caspienne, est un pays musulman de plus de neuf millions d’habitants, chiites à 80%. Le reste se répartit entre sunnites, russes orthodoxes, chrétiens arméniens et Juifs de diverses tendances. Il importe de savoir que le pays est laïque, qu’aucune religion n’est favorisée. Les bâtiments de culte sont construits et entretenus sur le budget de l’état. Le personnel religieux est sous surveillance afin de ne pas risquer la radicalisation et le passage au terrorisme. Il existe une tradition de tolérance religieuse, et, nous a-t-on affirmé, l’antisémitisme est inconnu.
Le pays a eu une histoire mouvementée.



En particulier, c’est là – et dans les régions avoisinantes - que se trouvait le royaume khazar qui avait adopté le judaïsme au VIIème siècle et dont on dit qu’à sa disparition au Xème siècle, une partie de la population se dirigea vers l’ouest et constitua la majorité de la population ashkénaze. Il en est resté le nom local de la mer Caspienne, mer des Khazars.


Synagogue ashkenaze (extérieur) à Bakou

Après les conquêtes perse, puis arabe, il y a eu la conquête russe puis l’occupation soviétique qui a laissé des traces, à commencer par la langue russe qui concurrence l’azeri. Sous le régime soviétique, l’exercice des religions était difficile, souvent impossible. À titre d’exemple, beaucoup de synagogues ont été soit détruites, soit transformées en magasins ou en ateliers. Nombreux ont été les rabbins exécutés ou déportés en Sibérie.



Il reste aujourd’hui environ 12 000 Juifs en Azerbaïdjan (il y en a aussi au Daghestan et en Géorgie) ; ils étaient environ 80 000 dans les années 1990. Cette diminution tient aux départs vers la Russie (Moscou, St Pétersbourg en particulier, après la chute du régime soviétique et la relance de l’économie) et vers Israël et l’Amérique.


Synagogue des Juifs des Montagnes (intérieur)
Noter la présence inhabituelle d’une galerie pour les femmes (voir Kuba) ; il s’agit d’une construction récente, des Ashkénazes sont admis aux offices.

Pour en revenir aux Juifs de diverses tendances, ils se répartissent en Juifs des montagnes, Juifs ashkénazes, et en quasi-Juifs, Molokan et Subbotniki.

Les Juifs des Montagnes ou Juhuro se présentent comme faisant partie des dix tribus perdues exilées après la chute du premier temple en -587, mais on dit aussi qu’ils ne sont arrivés, venant d’Iran, qu’au XIIIème siècle. Les plus âgés parlent encore une langue particulière, le judéo-tat, mélange de perse et d’hébreu, en voie de disparition. Ils ont résidé longtemps dans des villages perdus des montagnes où ils vivaient d’agriculture avant de descendre dans les vallées et à Bakou au XIXème et XXème siècles. Ils étaient 35 000 en 1979, et ne sont plus que quelques milliers. 70 000 ont émigré en Israël.
Les Juifs ashkénazes sont arrivés en deux vagues principales, la première lors de l’expulsion des provinces de l’ouest russe par le tsar Alexandre Ier au début du XIXème siècle, la seconde, volontairement, lors de la seconde guerre mondiale pour échapper à l’invasion nazie.



Les Molokanes sont des Russes qui se sont auto-convertis à une forme du judaïsme au temps d’Ivan le terrible (XVIème siècle). Ils ont été déportés dans le Caucase et en Sibérie en particulier au XIXème siècle. Leur foi repose principalement sur la Thora (dans une traduction en russe), qu’ils interprètent littéralement. Ils ont des pratiques d’autant plus particulières qu’ils sont divisés en plusieurs sous-groupes. Leur nom vient de ce qu’ils consomment des laitages (moloko en russe) lors des fêtes.

Les Subbotnikis tiennent leur nom du mot russe subbot, samedi. C’est une branche qui s’est séparée des Molokane à la fin du XVIIIème siècle. Leurs pratiques les ont de plus en plus rapprochés du judaïsme traditionnel dont ils ne se distinguent plus guère. Tout en ayant essaimé un peu partout dans le monde, dès le XIXème siècle ils ont gagné la Terre Sainte où ils se sont confondus aux Juifs. Joseph Trumpeldor et le général Raphaël Eitan étaient d’origine subbotnik.

KRASNAYA SLOBODA (KUBA), chez les Juifs des Montagnes

À quelques kilomètres de la frontière du Daghestan, proche de la Caspienne, la petite ville est située en face de Kuba, dont elle est séparée par la rivière. Elle a été accordée en 1742 aux Juifs qui l’ont longtemps exclusivement occupée, face à Kuba qui n’était, elle, que musulmane ; ce véritable shtettl a compté jusqu’à 18 000 Juifs, ils ne sont plus que 4 000 aujourd’hui. Il y a eu jusqu’à onze synagogues, une seule est restée active sous le régime soviétique ; aujourd`hui il n’en reste que deux actives.


par Said Musayev

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