Selon le plan que la Commission européenne avait prévu d`étudier mercredi, l`Europe cherche à mieux se protéger dans les litiges commerciaux. Des mesures prévoient ainsi la possibilité pour Bruxelles d`instaurer des taxes d`importation élevées en cas de surproduction excessive chez un partenaire commercial, et d`examiner les affaires anti-dumping en cours de préparation selon l`ancien règlement.
Les producteurs européens craignent que si la Chine était reconnue comme une économie de marché, Pékin reçoive une véritable "licence de dumping". Dans son plan, la Commission européenne essaie d`éviter un affaiblissement de la protection anti-dumping et de durcir les sanctions. Il est notamment prévu d`annuler les directives limitant le montant des taxes dans les cas extrêmes. "En fait, cela permettra aux autorités de l`UE d`instaurer dans certains cas des taxes plus élevées", déclare le directeur de Fitch Ratings Peter Archbold. Si en Europe les taxes étaient inférieures à 50%, aux USA elles dépassaient les 200%, ce qui contribuait en partie à l`augmentation du prix de l`acier sur le marché américain, analyse-t-il.
Le plan en question implique également l`accélération des procédures et le durcissement de certaines sanctions rarement utilisées aujourd`hui pour la subvention de la production. Mais cette initiative butera sur de sérieux obstacles aussi bien en Europe qu`en Chine. En effet, toute modification de la législation de l`UE doit être approuvée par les pays membres et par le Parlement européen, qui a adopté une résolution non contraignante contre l`attribution à la Chine du statut d`économie de marché. Plusieurs pays s`y opposent, dont l`Italie et l`Espagne, ce qui s`explique par les tendances antimondialistes actuelles — dont les dirigeants occidentaux doivent tenir compte — et par les plaintes des entreprises industrielles qui traversent déjà une situation difficile provoquée par la surproduction en Chine.
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