Les sanctions contre l`Iran toujours en vigueur, dit Washington

  12 Octobre 2015    Lu: 633
Les sanctions contre l`Iran toujours en vigueur, dit Washington
L`administration Obama a émis un discret rappel à l`ordre à l`intention des gouvernements étrangers et des banques américaines pressés de faire des affaires en Iran, leur disant que les sanctions internationales contre Téhéran resteront en place tant que le pays ne se conformera pas à l`accord sur le nucléaire conclu le 14 juillet dernier.
Le département d`Etat a récemment envoyé un message, appelé démarche en langage diplomatique, à des ambassades à travers le monde pour rappeler que les sanctions sont toujours en vigueur, ont dit à Reuters des sources diplomatiques et gouvernementales.

"Les Etats-Unis disent aux gouvernements de ne pas aller plus vite que la musique s`agissant de l`Iran", a dit une source diplomatique basée à Londres.

Parallèlement à la "démarche" diplomatique, des responsables américains ont récemment réuni des représentants du secteur pétrolier et de grandes banques à Washington et New York pour faire passer ce même message.

Une source de l`administration Obama a confirmé ces initiatives en parlant de "contacts routiniers" avec le secteur privé et les gouvernements sur les modalités d`application de l`accord de juillet.

Celui-ci prévoit que les sanctions ne seront levées que lorsque l`Agence internationale de l`énergie atomique (AIEA) aura la preuve du respect de ses différentes dispositions par Téhéran.

SHELL, TOTAL, ENI À L`AFFÛT

La loi américaine autorise le pouvoir à sanctionner les institutions financières qui traitent avec la compagnie pétrolière National Iranian Oil ou ses filiales. Les banques mises en cause risquent des amendes, des gels d`actifs ou une suspension de leur licence aux Etats-Unis.

BNP Paribas a accepté l`an dernier de verser près de neuf milliards de dollars, un record dans ce type d`affaire, pour solder son contentieux avec les autorités américaines qui l`accusaient d`avoir contourné pendant plusieurs années les règles d`embargo s`appliquant aux transactions en dollar, notamment au Soudan et en Iran.

L`accord conclu le 14 juillet entre l`Iran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis, impose de strictes limitations au programme nucléaire iranien en échange d`une levée des sanctions.

Téhéran compte sur la fin des sanctions pour relancer son économie, en particulier ses installations de pétrole et de gaz qui ont besoin d`être modernisées.

Des délégations étrangères, composées de chefs d`entreprise mais aussi de représentants gouvernementaux et parfois de ministres, se sont rendues en Iran depuis le milieu de l`été pour mesurer les opportunités et se faire connaître.

L`Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l`Italie, le Japon et l`Inde ont ainsi fait le voyage de Téhéran ces trois derniers mois tandis que des dirigeants de grandes majors pétrolières, comme Royal Dutch Shell, Total ou Eni rencontraient leurs homologues iraniens.

Selon la source diplomatique basée à Londres, la décision de Téhéran de repousser pour la quatrième fois une importante conférence pétrolière prévue dans la capitale britannique le 14 décembre a fait suite à un rappel à l`ordre des Etats-Unis, qui se sont étonnés auprès de diplomates britanniques que cet événement puisse avoir lieu avant la levée des sanctions.

La conférence, au cours de laquelle la National Iranian Oil prévoit d`attribuer une cinquantaine de contrats pour la mise en valeur des ressources énergétiques du pays, est maintenant programmée pour février 2016.

Les traders des marchés pétrolier et des matières premières ont du mal à saisir la complexité de l`accord de juillet et il est important de leur faire passer des informations, a expliquer la source de l`administration Obama.

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