Drumohr, la douceur apprivoisée

  03 Novembre 2015    Lu: 698
Drumohr, la douceur apprivoisée
Fondée en 1770, la marque écossaise de maille fait un come-back en accentuant le moelleux inédit de son shetland.
Ils sont colorés comme des bonbons. Et doux comme des doudous. Un brin régressifs donc, les pulls Drumohr se sont écoulés comme des petits pains dès leur livraison à la boutique Colette en septembre dernier. Quasi-rupture de stock quelques semaines plus tard, un nouvel arrivage de ces ras-du-cou dans des couleurs primaires qui chantent la bonne humeur est attendu. Seul bémol, leur fabrication en tubulaire - autrement dit sans coutures sur les côtés - demeure très artisanale. Et leur toucher moelleux avec un aspect légèrement foulé est le fruit d`un brossage manuel qui réclame, lui aussi, du temps.

La vitalité de la gamme Drumohr n`est pas sans rappeler celle de Benetton dans ses grandes années. C`est néanmoins le seul point commun entre le label italien et cette vénérable marque écossaise, qui veille à ne pas perdre sa singularité bien qu`elle soit tombée, en 2006, dans l`escarcelle de Ciocca, un groupe transalpin. Depuis cette date, si ses ateliers de production ont été délocalisés dans la péninsule à Quinzano D`Oglio dans la province de Brescia (Lombardie), le nouvel actionnaire aurait considérablement investi dans un laboratoire et de nouveaux outils de production afin que l`eau employée pour la production s`approche des qualités de celle qui coule dans la rivière Nith à Dumfries, en Écosse. C`est dans cette bourgade limitrophe avec l`Angleterre, tout au sud de Glasgow et d`Édimbourg, que cette marque de maille a filé ses premiers écheveaux en 1770.

Référencé par la famille royale

Depuis des lustres, les moutons qui paissent dans la région sont de race mérinos. Leur toison est dense pour affronter le rude climat. Et leurs fibres plutôt courtes et crépues. À l`issue de la tonte printanière, il était de tradition que celles-ci commencent par être lavées et délainées dans les cours d`eau claire des environs. Puis, filées et tricotées de façon tout aussi artisanale. Comme le shetland - une qualité de laine similaire provenant des ovins des îles du même nom -, ces mailles-là ne sont pas les plus douces au porter. Peu à peu, la maison Drumohr met au point des interventions manuelles sur la structure du fil et le tricot fini pour limiter les grattouilles de ces modèles. Ces savoir-faire un peu secrets lui permettent même d`atteindre des qualités plus tendres que tout. Une valeur ajoutée qui lui vaudra d`être référencé par la famille royale et par des personnalités comme James Stewart, Audrey Hepburn et Gianni Agnelli par le passé.

Depuis quelques saisons, Drumohr tente de séduire une nouvelle clientèle. Outre l`édition de basiques ultracolorés en Super Geelong - un mérinos extrafin -, la collection décline des pull-overs, des gilets et des cardigans décorés de jacquards graphiques dans le style des motifs cravate. La marque cherche aussi à regagner du terrain en ouvrant des boutiques à son nom. Après Milan sur la via Manzoni, elle a inauguré une deuxième adresse à Tokyo afin de toucher le consommateur nippon toujours friand de maisons européennes perpétuant une véritable tradition.

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