"Ensemble avec nos partenaires Intel et Mobileye, nous développerons les solutions et innovations nécessaires pour une conduite pleinement autonome", a déclaré lors d`une conférence de presse à Munich (sud) Harald Krüger, patron du constructeur allemand.
"Nous amènerons ces technologies dans une production en série d`ici 2021 avec la BMW iNext", futur véhicule du fabricant bavarois, a-t-il ajouté, sans dévoiler les détails financiers du partenariat.
Intel est le numéro un mondial des semi-conducteurs et Mobileye revendique la place de leader des systèmes anti-collisions grâce à ses algorithmes capables d`interpréter les informations fournies par une caméra.
Ces deux compétences sont indispensables pour mettre au point un véhicule à même de conduire sans intervention humaine grâce à ses capteurs, ses caméras et à la transmission rapide des données.
La voiture autonome constitue l`un des piliers de la nouvelle stratégie de BMW, 100 ans au compteur, pour garder l`avantage dans le segment premium sur ses concurrents Audi (groupe Volkswagen) et Mercedes-Benz (Daimler), allemands eux aussi.
"Notre but est clairement d`être le numéro un de la voiture autonome", a affirmé vendredi M. Krüger.
La BMW iNext doit servir de base à la flotte de véhicules autonomes du groupe allemand, "pas seulement sur les autoroutes, mais aussi dans un environnement urbain", a expliqué le patron. Les situations complexes présentées par la circulation en centre-ville sont plus difficiles à maîtriser que celles rencontrées sur autoroute.
BMW, Intel et Mobileye comptent également mettre sur pied une plate-forme dans ce domaine ouverte aux autres entreprises.
"Les autorités de régulation ont besoin de voir une standardisation" et non "pas le chaos", a relevé Amnon Shashua, cofondateur de Mobileye. "Il est encore trop tôt pour dire qui [y] participera", a indiqué Harald Krüger.
Sécurité
Cette annonce tombe à un moment peu opportun. Le constructeur californien de véhicules électriques de luxe Tesla a admis jeudi faire l`objet d`une enquête après le décès accidentel d`un conducteur d`une de ses berlines.
Les autorités américaines se penchent en particulier sur les systèmes de pilotage automatique qui étaient utilisés au moment de la collision.
Cet accident est "très triste", a déclaré le patron de BMW, interrogé sur le sujet. Le constructeur veut se laisser le temps -cinq ans- pour développer encore cette technologie, a-t-il souligné. "Pour le groupe BMW, la sécurité prime sur le reste", a-t-il dit.
La sécurité est l`un des arguments mis en avant par les défenseurs de la voiture sans conducteur. D`après une étude récente parue dans la revue américaine Science, l`adoption généralisée de voitures autonomes pourrait éliminer jusqu`à 90% des accidents de la circulation.
Mais elle soulèverait également des dilemmes éthiques, comme celui de savoir si le véhicule doit sacrifier ses occupants pour éviter la collision avec des piétons.
D`autres barrières risquent également de retarder l`irruption de la voiture 100% automatisée, telles qu`une législation qui exige que le conducteur garde le contrôle de son véhicule ou des interrogations sur le rôle des assurances.
Des voitures semi-autonomes sont déjà sur les routes. La Série 7 de BMW peut ainsi, seule, se garer ou rester dans sa voie en maintenant la distance avec une voiture à une allure de 210 km/h.
Selon les experts, il faudra attendre au minimum la prochaine décennie pour voir l`avènement de la conduite totalement gérée par l`intelligence artificielle.
Nombreux sont les constructeurs automobiles et les entreprises de technologies, comme Google et Apple, qui planchent sur la voiture autonome, considérée avec l`électrique comme le futur de l`automobile.
Dans cette optique, les alliances se multiplient. En 2015, dans un mouvement inédit, BMW s`est associé à ses rivaux Daimler et Audi pour racheter à Nokia le service de cartographie Here, autre élément clé de la conduite sans conducteur.
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