Selon le Boston Globe, la maison d`édition américaine Houghton Mifflin Harcourt, qui s`occupe de la publication de l`essai antisémite depuis 1933 aux États-Unis, s`est engagée à reverser les profits des ventes de Mein Kampf à une association aidant plus de 200 rescapés de la Shoah dans la région de Boston. Chaque année, le brûlot du dictateur allemand générerait près de 60.000 dollars. Une somme conséquente pour l`essai politique, catalyseur de la théorie raciale et de l`idéologie nazie dans les années 1930.
«Nous avons tenté de déterminer la meilleure façon qui soit de fournir directement de l`aide aux victimes de cet horrible événement qu`est l`Holocauste», explique Andrew Russell, le directeur de la publication, «et nous avons convenu que les fonds de Mein Kampf seraient reversés à l`association Jewish Family & Children`s Service of Greater de Boston».
Passé trouble
Une soudaine bonne action de la part de la maison d`édition américaine qui n`en laisse pas moins oublier ses fondements. Tout est parti d`une polémique après que la Houghton Mifflin Harcourt a choisi de changer sa politique de redistribution des fonds du manifeste antisémite (la maison d`édition reversait depuis plus de quinze ans les droits d`auteur à des organismes sensibilisant la population à l`histoire de la Shoah) en décidant de financer des musées et organisations culturelles n`ayant aucun lien avec l`Holocauste. Une décision purement incompréhensible, qui au vu de la polémique suscitée dans la région de Boston, a alors amené l`éditeur à faire machine-arrière.
Une façon comme une autre de mettre fin au brasier qui commençait à gagner du terrain à Boston et de ramener sur le devant de la scène le trouble passé de la maison d`édition. Car loin d`avoir toujours montré patte blanche et fait œuvre de bonne volonté, Houghton Mifflin Harcourt a également été au cœur d`un cyclone médiatique au début des années 2000. Le magazine U.S News & World Report expliquait dans ses colonnes, comment l`éditeur était parvenu à engranger entre 300 et 700.000 dollars durant près de vingt ans (entre les années 80 et 90) avec les recettes des ventes de Mein Kampf.
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