Les deux dirigeants, qui avaient clairement affiché leur préférence pour un maintien du Royaume-Uni au sein de l`Union européenne, se réunissent avec le président mexicain Enrique Pena Nieto pour un sommet dit des "Trois amigos", rendez-vous traditionnel entre ces pays liés par un accord de libre-échange rassemblant 500 millions d`habitants.
Depuis le référendum britannique, M. Obama tente de rassurer les Américains - et les marchés - sur les conséquences d`un Brexit contre lequel il avait pourtant lancé de vives mises en garde lors de son passage en avril à Londres.
Jugeant qu`il y avait eu "un peu d`hystérie" après l`annonce des résultats, le président américain, qui s`exprimera en fin de journée devant les parlementaires canadiens, a martelé mardi qu`il ne s`attendait pas à des "changements catastrophiques".
Si les trois pays veulent mettre en avant leur volonté d`avancer ensemble sur le climat, le Brexit "sera bien sûr au menu des discussions", a souligné Mark Feierstein, du Conseil de sécurité nationale (NSC). "Nous souhaitons évoquer ce que cela signifie pour nous et comment nous pouvons coordonner nos efforts".
Les trois dirigeants, qui s`exprimeront en début d`après-midi lors d`une conférence de presse commune, devraient aussi être interrogés sur Donald Trump, en lice pour succéder à M. Obama en janvier.
Lors d`un discours mardi en Pennsylvanie, l`exubérant candidat républicain a réaffirmé qu`il entendait renégocier l`Accord de libre-échange nord-américain (Alena, ou Nafta en anglais), source selon lui de tous les maux pour les travailleurs américains.
"Si (le Canada et le Mexique) ne veulent pas d`une renégociation (...), j`indiquerai que l`Amérique entend se retirer de l`accord", a-t-il lancé.
Gare au `repli
Au même moment, depuis Ottawa, M. Trudeau mettait garde contre la tentation du "repli" et du "protectionnisme" qui se fait aux dépens de la croissance économique.
Lors d`une visite à la Maison Blanche début mars, le jeune dirigeant canadien, qui ne cache pas son admiration pour le président américain, nourrissant les comparaisons entre l`"Obamania" d`hier et la "Trudeaumania" d`aujourd`hui, s`en était tenu à une réponse très diplomatique sur le milliardaire.
Les Etats-Unis, le Canada et Mexique, ne craignent-ils pas que le Brexit n`affaiblisse, par ricochet, leur accord de libre-échange ou ne suscite des interrogations sur son bien-fondé?
L`exécutif américain estime que la comparaison avec les soubresauts de la construction européenne n`est pas pertinente.
"Les pays en Amérique du Nord ont choisi une voie différente qui fonctionne bien pour nous", souligne Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama. "C`est une stratégie qui a bénéficié à l`économie et à la sécurité nationale de tous nos pays."
La Maison Blanche a annoncé que les trois pays allaient renforcer leurs efforts dans la lutte contre le changement climatique. Avec un objectif pour l`ensemble du sous-continent nord-américain: produire, d`ici 2025, 50% (contre 37% en 2015) de leur électricité grâce à des "énergies propres" (renouvelables + nucléaire).
"C`est un objectif ambitieux mais qui peut être atteint au niveau du continent", a assuré Brian Deese, proche conseiller de M. Obama.
A l`occasion de ce sommet, le Mexique se joindra par ailleurs à l`engagement, déjà pris par les Etats-Unis et le Canada, de réduction des émissions de méthane (puissant gaz à effet de serre) de 40 à 45% d`ici 2025 par rapport à leur niveau de 2012.
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