Dans son rapport "Ni sains, ni saufs, une enquête sociologique sur les enfants non accompagnés sur le littoral du nord et de la Manche" paru vendredi, l`instance internationale a fait état des mineurs qui vivent dans des camps de réfugiés ou encore dans les bidonvilles en France.

A travers 61 entretiens menés de manière confidentielle et dans la langue maternelle des enfants, l`UNICEF a révélé les parcours de ces mineurs, originaires dans la plupart des cas, de Syrie, d`Afghanistan et d`Egypte, ainsi que les risques auxquels ils sont exposés.

Les enfants qui ont du payer des sommes considérables aux passeurs, variant entre 2 700 et 10 000 euros, sont "en mode survie dans des conditions inhumaines", et leur santé physique et psychologique est affectée, a déploré l`UNICEF dans son rapport inédit sur les enfants réfugiés.

L`agence onusienne se dit particulièrement concernée par les violences auxquelles sont exposées ces enfants dans les camps ou les bidonvilles, souvent exercées par "les forces de police, les milices de civils et les passeurs". Les enfants subissent également des agressions sexuelles, filles ou garçons sans distinction, a tenu à souligner l`enquête.

S`agissant des mesures prises par les autorités françaises, l`UNICEF a estimé que les dispositifs de protection de l’enfance ne sont pas "adaptés" aux profils de ces enfants et adolescents.

"Les mineurs rencontrés ne sont majoritairement pas au courant du système de protection. Et lorsqu’ils ont accès à des informations, elles sont souvent partielles et contradictoires. La prise en charge, quand elle est proposée, ne permet pas d’assurer une accroche durable du jeune potentiellement en danger", peut-on notamment lire dans le rapport.

Au vu de la situation des enfants réfugiés, l`UNICEF a appelé la France à créer des lieux de protection pour eux avec une prise en charge "inconditionnelle".

"La création de lieux de protection sans conditions, permettant de donner une information dans leur langue et adaptée à leur âge est primordiale pour tous les enfants isolés qui vont continuer à arriver en France", a ainsi suggéré Sébastien Lyon, directeur général de l’UNICEF France.

Tags: