En raison d`un blocage institutionnel, le Liban pourrait perdre des millions d`euros d`aides

  01 Novembre 2015    Lu: 900
En raison d`un blocage institutionnel, le Liban pourrait perdre des millions d`euros d`aides
Alors que le Parlement libanais est à l`arrêt depuis plusieurs mois, le pays pourrait manquer des millions d`euros d`aide de la France ou de la Banque mondiale.
Au Liban, plus rien ne bouge. Ni les ordures, qui s’amoncellent dans la rue depuis de longues semaines, ni le Parlement. Or cette paralysie qui dure depuis mai 2014 pourrait couter très cher au pays du Cèdre. En effet, l’absence d’approbation par le Parlement pourrait entraîner l’annulation de prêts internationaux indispensables aux pays.

Ainsi, la France, contributrice importante de l’aide accordée au Liban, a déjà dû annuler deux prêts de 46 et 70 millions d’euros qui étaient destinés à la construction d’écoles et au secteur de l’électricité. Un autre prêt validé par Paris pour l’assainissement de l’eau pourrait aussi être supprimé faute de ratification du code de l’eau par le Parlement…

La Banque mondiale (BM) fait le même constat, et le Liban pourrait perdre, en raison du conflit insoluble entre les deux principaux camps politiques, plus de 500 millions de dollars d’aide. Une convention de prêt doit ainsi être signée entre le pays et la BM avant le 31 décembre pour que l’aide de la Banque mondiale, la plus grosse jamais attribuée au Liban, aboutisse. Et cet argent doit servir à construire un barrage qui doit profiter en termes d’eau potable et d’irrigation à 1,6 million d’habitants.

Mais pour le moment rien ne prouve que cet argent sera débloqué, car le Liban ne semble pas prêt à revoir son Parlement en action. «Dans nos discussions avec les institutions libanaises, il y a la dimension «réveillez-vous». Il faut séparer l`aspect politique de l`aspect économique et de développement car sinon cela peut avoir des conséquences graves pour le pays», prévient d’ailleurs Ferid Belhaj, directeur régional de la BM. «Le Liban est une priorité pour la France et c`est à contrecoeur que nous avons été obligés d’annuler des prêts parce qu`on ne pouvait plus les reporter ad vitam aeternam», affirme de son côté à l’AFP un diplomate de l`ambassade de France à Beyrouth.

Face à cette urgence, le président du Parlement, Nabih Berri, a annoncé qu’il allait convoquer une session législative «le plus tôt possible», après avoir reçu un «avertissement de la BM de rayer le Liban de la liste des (pays récipiendaires) de l`aide». Rien ne dit pourtant que le Liban pourra retrouver une unité, même pour un tel sujet. Le pays a ainsi vu le conflit syrien en 2011 exacerber les tensions entre détracteurs et alliés de Damas, provoquer le flux de plus d’un million de réfugiés --soit le quart de la population libanaise-- et coûter à son économie 7,5 milliards de dollars.

Le pays est par ailleurs sans élections législatives depuis 2009, le Parlement ayant prorogé son propre mandat à deux reprises. En été, la crise a atteint son comble avec l`amoncellement des ordures en plein air, le gouvernement n’arrivant pas à trouver des solutions viables pour les traiter.

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