Sclérose en plaques: Une chimiothérapie agressive peut contenir la progression de la maladie

  14 Juin 2016    Lu: 603
Sclérose en plaques: Une chimiothérapie agressive peut contenir la progression de la maladie
Ce traitement radical peut pourtant entraîner « des complications graves », ce qui limite « son utilisation à grande échelle »
Ils ont réussi à contenir la sclérose en plaques (SEP) chez 23 patients à l’aide d’une puissante chimiothérapie. « Ils », ce sont les médecins canadiens qui, dans une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, assurent pouvoir stopper les rechutes et le développement de nouvelles lésions cérébrales liées à la SEP, sans avoir besoin de continuer à prendre des médicaments.

Deux millions de personnes dans le monde concernées

Alors que la maladie touche plus de deux millions de personnes dans le monde (plus de 100.000 en France et 400.000 en Europe) cette annonce apparaît comme la meilleure avancée médicale réalisée dans la lutte contre la SEP. Un véritable espoir… qui pourtant semble déjà douché par les auteurs de l’étude eux-mêmes.

Il s’agit du « premier traitement capable de produire ce niveau de contrôle de la maladie ou de récupération neurologique, mais les risques liés au traitement limitent son utilisation à grande échelle », expliquent nos experts dans la revue The Lancet.

Mort de complications hépatiques et infectieuses

Pour preuve, si 24 malades volontaires, âgés de 18 à 50 ans, ont bénéficié de cette chimiothérapie agressive, l’un des patients est mort de complications hépatiques et infectieuses entraînées par ce traitement qui entraîne la « destruction complète » du système immunitaire.

Les 23 autres patients (dont le handicap allait de « modéré » à l’incapacité de marcher 100 mètres sans aide) ont, eux, vu leur maladie être contenue et « huit d’entre eux ont eu une amélioration durable de leur handicap 7,5 ans après le traitement », assurent les chercheurs.

Une seule nouvelle lésion a été décelée sur 327 examens

Aucune rechute n’a été observée chez ces « 23 » pendant la période d’étude, soit entre quatre et 13 ans. Les examens IRM n’ont pas détecté d’activité nouvelle de la maladie et après le traitement, une seule nouvelle lésion a été décelée sur 327 examens, ajoutent les auteurs de l’étude, précisant que les « avantages potentiels » du traitement « doivent être pondérés par le risque de complications graves ». Reste qu’après trois ans, six patients ont été en mesure de retourner au travail ou à l’école.


Les traitements actuels peinent à enrayer la progression

Pour rappel, la sclérose en plaques dérègle le système immunitaire de la personne et ce dernier s’attaque à des éléments de son propre système nerveux. Il en résulte des symptômes variés : picotements, faiblesses musculaires, troubles de l’équilibre, de la vision, du langage, voire des paralysies qui peuvent régresser.

A plus ou moins long terme, ces troubles peuvent progresser vers un handicap irréversible. Les traitements actuels ne permettent pas de guérir la maladie et ils peinent à enrayer sa progression.

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