Comment éviter que les plats préférés des enfants ruinent leur santé
Choisir le moins pire
« Les enfants, tout comme les adultes, sont spontanément attirés par les aliments gras et sucrés, parce qu’auparavant, on en manquait, ils étaient rares, explique le Dr Laurent Chevallier, médecin nutritionniste et auteur d’Alors on mange quoi ? *(éd. Fayard).
Aujourd’hui, ils sont omniprésents, toute l’histoire - et l’intérêt - de l’industrie agroalimentaire, c’est de pousser à consommer ce type de produits ». D’ailleurs, on vous voit d’ici, penser que vos enfants entameront une grève de la faim si vous leur supprimez leurs plats préférés. Pas de panique, « il n’est pas question d’interdire certains aliments, rassure Angélique Houlbert, diététicienne-nutritionniste et coauteure du livre Le bon choix pour vos enfants** (éd. Thierry Souccar). La première chose à faire c’est, dans les rayons du supermarché, de choisir la référence la moins pire de ces aliments ».
Comment ? « En lisant les étiquettes, en fuyant les plats dont la liste d’ingrédients est longue comme le bras, pauvre en produits bruts et riche en additifs, exhausteurs de goût et arômes pas naturels », conseille la nutritionniste. Côté préparations panées, « à défaut de les préparer soi-même, on opte pour celles qui contiennent du filet de poisson ou de poulet », préconise-t-elle, histoire d’éviter les nuggets de poulet reconstitué à base d’eau, de cartilage et d’os broyés. Mais tous les industriels ne sont pas à loger à la même enseigne, on peut, en faisant attention, trouver des produits de qualité dans la grande distribution. L’une des pistes, « même si tous les produits ne sont pas parfaits, c’est le bio, souligne le Dr Chevallier. Parce que la réglementation en matière de bio interdit l’usage de nombreux additifs chimiques », ces fameux E quelque chose tant décriés. « Certains d’entre eux perturbent le goût des enfants et favorisent les comportements addictifs envers la malbouffe », avertit Angélique Houlbert, membre du collectif lanutrition.fr. Et leur incidence sur « les risques d’allergies, d’intolérance sur le plan digestif, et leur impact sur la flore intestinale font l’objet de nombreuses études », complète Laurent Chevallier.
Eduquer et rééquilibrer
Nuggets, burgers ou encore saucisses de Strasbourg : « rien n’est interdittant qu’on en consomme occasionnellement », précise-t-elle. Par exemple, si vous emmenez vos enfants au fast-food un midi, il faut « éviter les portions trop grosses et privilégier un burger classique », recommande Angélique Houlbert, qui pointe du doigt ces « bombes caloriques bourrées de sucres et de sels, sans vitamines ni minéraux ». Un écart que l’on peut toutefois se permettre si on rectifie le tir dès le soir en prenant « un repas léger riche en légumes ».
Sans ces bons réflexes, « carences, obésité, problèmes dentaires, diabète et maladies cardiovasculaires sont au rendez-vous », énumère le Dr Chevallier. Dès le plus jeune âge, les enfants doivent donc comprendre que chaque aliment a sa place dans son assiette, mais une juste place. Pour cela, « l’éducation alimentaire est primordiale : les habitudes alimentaires prises dans l’enfance (avant l’âge de 6 ans) sont déterminantes, prévient Angélique Houlbert. Il faut donner le bon exemple parce que ces repères marquent à vie et qu’on les reproduit à l’âge adulte ».