L’Arctique peut perdre sa couverture de glace

  06 Juin 2016    Lu: 1267
L’Arctique peut perdre sa couverture de glace
L’Arctique est sur la voie de voir fondre toute sa glace cette année ou l’année prochaine, pour la première fois en plus de 100 000 ans, a établi un scientifique de premier plan dans une interview à The Independent.
Les données satellites provisoires produites par le Centre national de données sur la neige et la glace (NSIDC) montrent que la banquise n’occupait que 11,1 millions de kilomètres carrés de glace de mer au 1er juin de cette année, en comparaison aux 12,7 millions de kilomètres carrés en moyenne ces 30 dernières années.

Cette différence de plus de 1,5 million de kilomètres carrés équivaut à la taille de deux fois la France.

Le professeur de physique océanique Peter Wadhams de l`université de Cambrige en Angleterre a indiqué à The Independent que les derniers chiffres confirment la prédiction controversée qu’il a exposée il y a quatre ans.

«Ma prévision reste que la glace de l’Arctique pourrait bien disparaitre, ce qui veut dire avoir une zone de moins d’un million de kilomètres carrés en septembre de cette année», a-t-il confié.

Des prévisions bien peu optimistes

D’après le professeur, même si la glace ne disparait pas complétement, il est très probable que cette année verra un minimum record. «Je suis convaincu que nous atteindrons moins de 3,4 millions de kilomètres carrés [le minimum record actuel]. Je crois qu’il y a une grande probabilité qu’elle tombera à un million et si ce n’est pas cette année, ce sera l’année prochaine.»

En effet, l’absence de banquise signifie que la partie centrale de l’Arctique et le pôle nord n’ont pas de glace, a précisé Peter Wadhams.La plupart de la banquise restante dans le Cercle arctique serait piégée parmi la myriade d’îles le long de la côte nord du Canada.

On suppose que la dernière fois que l’Arctique était libre de toute glace c’était il y a environ 100 000 ou 120 000 ans.

On lie le réchauffement rapide de la région polaire à des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les cyclones extratropicaux, frappant l’Europe occidentale et les tornades hors saison aux Etats-Unis.

Un cercle vicieux

La banquise présente au large des côtes nord de la Russie qui isole normalement l’eau pour la garder fraiche n’est plus présente une majeure partie de l’année, permettant à la mer de se réchauffer considérablement plus qu’auparavant.

Des scientifiques ont observé l’émergence de gaz à effet de serre et de méthane, autrefois fois congelé au fond de la mer, remonter à la surface en faisant des bulles à un rythme alarmant.

Selon une étude publiée dans la revue Nature par le professeur PeterWadhams et plusieurs de ses collègues, cela pourrait entrainer une augmentation moyenne de la température globale de 0,6 degrés Celsius en seulement cinq ans.

«Cela représenterait une augmentation drastique du réchauffement global», a souligné le professeur, qualifiant la perspective d’«effrayante». Moins de banquise signifie également que la surface de la Terre est plus sombre, ainsi elle sera moins en mesure de réfléchir les rayons UV et absorbera en conséquence plus d`énergie du soleil.

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