Pour vendre leur pétrole, les terroristes de Daesh passent par... leur ennemi turc

  31 Octobre 2015    Lu: 763
Pour vendre leur pétrole, les terroristes de Daesh passent par... leur ennemi turc
Pour transporter son pétrole, Daesh utilise les mêmes recettes que Sadam Hussein : la corruption de certaines autorités turques. Le pétrole rapporterait plus de 500 millions d`euros par an à Daesh
50 millions de dollars par mois… Voilà ce que la vente de pétrole rapporterait à l’Etat islamique, selon une enquête de l’agence de presse Associated Press, qui se base sur des sources proches des agences de renseignements. Et tout ce pétrole, souvent vendu à bas cout, transiterait par la Turquie, pourtant engagée dans la lutte contre Daesh et allié de longue date des Etats-Unis.

Selon AP, Washington aurait d’ailleurs exprimé au pouvoir en place à Ankara ses inquiétudes quant aux moyens dont dispose Daesh pour extraire le pétrole. Des moyens qui passeraient, eux aussi, par la Turquie. Pour John Kiriakou, ancien analyste de la CIA, un ancien enquêteur du Comité sénatorial chargé des affaires étrangères, Daesh s’appuie sur «des éléments corrompus de l`armée turque et les fonctionnaires des gouvernements locaux et régionaux du sud-ouest la Turquie. Daesh a enrichi les bonnes personnes…»

Il faut dire que le profit peut être énorme. Car selon les agences de renseignements, Daesh vendrait le baril de pétrole environ 10 dollars, contre 45 au cours officiel. Selon cette même source, se sont près de 30 000 barils par jours qui seraient vendus en Turquie depuis la Syrie.

Selon Kiriakou, l’Etat islamique utilise ainsi le même schéma que celui qui était utilisé par Sadam Hussein lorsqu’il contournait les sanctions de la communauté internationale pour vendre le pétrole irakien. Pour l’ancien agent de la CIA, les revenus pétroliers de Daesh pourraient toutefois être réduits. Mais les Etats-Unis ont, selon lui, décidé de se consacrer pour le moment à d’autres questions. Les Etats-Unis auraient toutefois changé légèrement de stratégie, ciblant à plusieurs reprises les raffineries de pétrole contrôlées par Daesh durant les derniers jours.

Car l’argent du pétrole reste très précieux pour l’Etat islamique. Il s’agirait ainsi de se deuxième source de revenus après les confiscations et les taxes. Et pour John Kiriakou, mettre fin à Daesh passe par «une alliance avec les Russes. Les deux parties conviennent que l`État islamique est une mauvaise chose, et nous voulons nous en débarrasser… Mais nous ne travaillons pas avec eu pour y parvenir… »

Selon plusieurs rapports, un potentiel de 400 000 barils de pétrole par jour serait déjà aux mains de l’Etat islamique. L’an passé, les terroristes de Daesh avaient même mis la main sur la plus grande raffinerie d’Irak, à Baiji. Cette dernière aurait été reprise par le pouvoir irakien au cours du mois d’octobre.

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