Partenariat stratégique et économique au programme de Valls en Egypte

  11 Octobre 2015    Lu: 701
Partenariat stratégique et économique au programme de Valls en Egypte
Le Premier ministre français Manuel Valls aux côtés du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le 10 octobre 2015 au Caire.
L`Egypte est la première étape de la tournée au Moyen-Orient de Manuel Valls. Le Premier ministre français, qui succède au Caire à Jean-Yves Le Drian et à François Hollande, veut développer la coopération, une mission classée prioritaire, même.

Avec notre envoyée spéciale au Caire, Valérie Gas

C’est à l`Egypte que la France a réussi à vendre ses premiers avions de combat Rafale à l’étranger. Un contrat que Paris espérait depuis des années et qui a alimenté une coopération qualifiée d’exceptionnelle par l’entourage de Manuels Valls. Une coopération qui a permis aussi, tout récemment, de conclure un accord pour le rachat de deux Mistral, des navires destinés au départ à la Russie, que la France avait refusé de livrer en raison de l`implication de Moscou dans la crise ukrainienne.

Cette vente des deux navires de guerre a finalement été finalisée ce samedi 10 octobre au Caire à l`occasion de la visite de Manuel Valls. Après Jean-Yves Le Drian en juillet, puis François Hollande au début du mois d’août pour l’inauguration de l’agrandissement du canal de Suez, le Premier ministre s`est déplacé à son tour pour, explique-t-on à Matignon, essayer d’enraciner le partenariat économique avec l’Egypte. Une première étape dans une tournée qui l`emmènera ensuite en Jordanie et en Arabie saoudite.

M. Valls est accompagné dans cette visite d’une vingtaine de chefs d’entreprise. La délégation participe à un forum d’affaires franco-égyptien. Mais la relation franco-égyptienne concerne aussi le domaine diplomatique et stratégique. Jean-Yves Le Drian est donc aussi du déplacement. Lors de leurs entretiens avec leurs homologues égyptiens et le président al-Sissi, les officiels français ont évoqué le conflit en Syrie et l’intervention de la Russie, de laquelle l’Egypte s’est rapprochée.


L`Egypte peut faire le pont entre la Russie et les Occidentaux

Une question notamment : quelle transition politique en Syrie, et quel sort pour Bachar el-Assad ? En marge de son déplacement, le chef du gouvernement français a expliqué qu’il n’y avait pas de divergence de fond entre la France et l’Egypte sur ce point. A l`entendre, l’organisation Etat islamique est l`ennemi, et il faut une solution politique passant par une transition impliquant des éléments du régime syrien. Manuel Valls l`a redit au Caire : pour la France, Bachar el-Assad ne peut pas faire partie de la solution.

Du point de vue égyptien cependant, la priorité des priorités, c’est plutôt de lutter contre le groupe EI, ce qui peut placer la question du départ du dirigeant syrien au second plan. En tout état de cause, Manuel Valls estime cependant que les Égyptiens ont un rôle à jouer pour trouver une solution à la crise, en raison de leur position dans la région, mais aussi de leur proximité raffermie avec la Russie, qui mène désormais aussi des frappes en Syrie.

Pour la France, la cible des raids de Moscou est plutôt l’opposition au régime de Damas que l’organisation Etat islamique. Ce qui fait dire à Manuel Valls, en écho à son ministre de la Défense : « On s’interroge sur les objectifs des Russes. » Des interrogations auxquelles le président al-Sissi pourrait donc, peut-être, apporter des éléments de réponse. Un président dont la principale force est, selon le Premier ministre français, de redonner toute sa place à l’Egypte.

Tags:  


Fil d'info