Les principaux acteurs autour de la table

  31 Octobre 2015    Lu: 640
Les principaux acteurs autour de la table
Les principaux acteurs diplomatiques du dossier syrien, dont les USA, la Russie, l`Iran et l`Arabie, ont entamé hier à Vienne des pourparlers sur les possibilités de règlement politique du conflit qui fait rage depuis plus de quatre ans.

La réunion s`est ouverte, dans un grand hôtel de la capitale autrichienne, vers 10H00 locale (9H00 GMT) et même si aucun accord décisif sur l`avenir de l`actuel régime syrien n`est attendu à ce stade, la simple présence de protagonistes aux positions encore très divergentes est perçue comme un progrès.

Tournant diplomatique majeur: l`Iran, allié du régime de Damas, participe aux discussions pour la première fois, signe supplémentaire du retour de Téhéran dans la communauté internationale quelques mois après la signature d`un accord sur son potentiel nucléaire. Arrivé jeudi dans la capitale autrichienne, le chef de la diplomatie américaine John Kerry y a rencontré séparément ses homologues iranien Mohammed Javad Zarif et russe Sergueï Lavrov.

«Il est désormais temps d`accorder à l`Iran une place à la table», a estimé M.Kerry, entérinant le revirement de la position américaine, jusque-là hostile à cette idée. Pour le secrétaire d`État américain, les pourparlers de Vienne sont «l`occasion la plus prometteuse de trouver une ouverture politique», même si Washington ne nourrit pas d`espoir d`une solution immédiate. Un premier round de discussions la semaine dernière à Vienne entre ministres des Affaires étrangères américain, russe, saoudien et turc, aux divergences marquées, a permis de conclure à la possibilité de discuter ensemble. Les quatre partenaires se sont de nouveau retrouvés jeudi soir.

La réunion a été élargie hier matin à une vingtaine de diplomaties occidentales et du Moyen-Orient, avec notamment la présence de représentants chinois, libanais et égyptiens, des ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que l`Italienne Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne. «Nous avons enfin réussi à rassembler autour de la même table tout le monde sans exception», s`était félicité Sergueï Lavrov, qui a également vu le ministre iranien jeudi.

«Cette réunion est très opportune car c`est la première fois depuis le début du conflit syrien que l`ensemble des acteurs majeurs se réunit», a pour sa part déclaré Laurent Fabius à son arrivée à Vienne. Son homologue allemand a ajouté: «Tout le monde est prêt à faire un pas en direction d`une solution politique au conflit, qui peut sembler éloignée aujourd`hui. Mais c`est un premier pas important». Pour l`instant, il n`est pas question d`une participation du gouvernement syrien ou de son opposition.

La principale pierre d`achoppement des discussions concerne l`avenir du régime syrien actuel. Washington, Paris, leurs alliés occidentaux et monarchiques veulent négocier un «calendrier précis» de départ du président syrien, avait affirmé cette semaine Laurent Fabius. «Il faudra à un moment ou à un autre que dans cette transition politique il ne soit plus en fonction», a-t-il ajouté hier.

La Russie, qui a lancé le 30 septembre une campagne de bombardements aériens en Syrie visant les groupes terroristes, est accusée de pilonner les rebelles syriens pour renforcer Bachar al-Assad. Moscou et Téhéran insistent pour que le président syrien joue un rôle dans la transition politique en Syrie. L`Iran apporte un soutien financier et militaire direct à Damas alors que l`Arabie saoudite soutient les groupes rebelles et participe aux frappes aériennes de la coalition internationale menée par les États-Unis contre le groupe jihadiste État islamique (EI).

Riyadh affiche une position tranchée: Bachar al-Assad «partira soit à l`issue d`un processus politique soit parce qu`il sera renversé par la force», a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, à la BBC jeudi. Avant son départ pour Vienne, le ministre iranien Mohammed Javad Zarif avait insisté, cité par l`agence iranienne Irna, sur les principes de «non ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie», de «respect de la souveraineté du pays et du droit du peuple syrien à décider de son destin».

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