En Iran, des photos de femmes non voilées sur Instagram peuvent coûter cher

  17 Mai 2016    Lu: 1103
En Iran, des photos de femmes non voilées sur Instagram peuvent coûter cher
Instagram est encore autorisé en Iran, mais le voile est lui obligatoire
L’Iran aime Instagram, mais avec modération. Huit personnes liées au milieu de la mode et accusées de propagation de « culture anti-islamique », notamment pour avoir publié des photos de femmes non voilées sur Instagram, ont été arrêtées en Iran, selon le chef du tribunal chargé de la cybercriminalité.

Depuis deux ans, une opération de justice intitulée « Araignée II » a identifié au total 170 personnes qui géraient des pages sur Instagram, dont 59 photographes et maquilleurs, 58 mannequins, 51 responsables de maison de couture, d’après un communiqué officiel. « Nous avons découvert que 20 % du réseau Instagram iranien était contrôlé par les milieux de mode », a déclaré dimanche soir Javad Babaie, juge au tribunal chargé de la cybercriminalité, à la télévision d’Etat.

Un mannequin fait son mea culpa à la télé

Il a ajouté que 60 % des utilisateurs iraniens d’Instagram suivaient ces pages. Ce service de messagerie est très populaire en Iran, où Facebook et Twitter sont interdits. Les huit personnes arrêtées « propageaient un contenu immoral et une culture anti-islamique », notamment des photos de mannequins non voilées, a-t-il ajouté. C’est, selon lui, le devoir de la justice « d’agir contre ceux qui commettent de manière organisée de tels crimes ». En plus des huit arrestations, des procédures et avertissements ont été lancés à l’encontre de 21 autres personnes.

Dimanche, la télévision d’Etat a diffusé en direct une émission dans laquelle un mannequin, Elham Arab selon les médias (son compte Instagram est d`ailleurs indisponible actuellement), expliquait « volontairement » devant le procureur de Téhéran qu’elle regrettait ses actes, notamment la publication de ses photos non voilée sur les réseaux sociaux, et conseillait aux Iraniennes de ne pas commettre la même « erreur ». Elle a affirmé qu’elle gagnait jusqu’à l’équivalent de 3.300 dollars par mois alors que le salaire minimum en Iran est d’un peu plus de 200 dollars mensuels.

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