« Money Monster » : l’anti-capitalisme à l’épreuve d’un navet - VIDEO

  14 Mai 2016    Lu: 702
« Money Monster » : l’anti-capitalisme à l’épreuve d’un navet  - VIDEO
Thriller d`ambition polémique aux prises avec les dérives de Wall Street, le quatrième long-métrage de Jodie Foster se révèle un divertissement drolatique, mais pas forcément pour les bonnes raisons.
Lee Gates (Clooney, rigolo en type de droite méprisant et méprisé, à contre-courant de l’image qu’il se donne tant de mal à donner à la vie) est le présentateur cynique et clinquant du show ultra-influent Money Monster. À mi-chemin entre une émission BFM sur le CAC 40 et un télé-shopping japonais, celui-ci conseille des placements d’actions aux téléspectateurs. Les choses se gâtent lorsque que l’un d’entre eux, qui a tout perdu à cause d’un mauvais filon, débarque armé sur le plateau et prend en otage le « magicien de Wall Street » en plein direct. S’engage alors une course contre la montre entre négociation maladroite et mise au jour d’un vaste complot mondial (!), le tout en temps réel.

Voilà le point de départ d’un intrigue convenue (voire carrément #old) qui enfonce les portes ouvertes à la vitesse de la lumière et mélange tout : la loi morale contre la loi du marché, la conscience de l’homme face à la froideur de la machine, la déontologie journalistique en péril et le capitalisme se révèlant en faux jeu de hasard où c’est toujours les mêmes qui gagnent (ceux qui ont un jet privé et des costumes taillés sur mesure). Les drames de la vie, eux, deviennent un objet de divertissement en référence évidente à la télé-réalité et à l’affaire O.J. Simpson, mais sur laquelle le film prend quand même le temps d’insister, au cas où. Le tout donne un gloubi-boulga humaniste tout droit sorti des années 1990, ce qui, pour être honnête, la fout un peu mal pour un film annoncé comme un « thriller d’actualité ».

On serait toutefois malhonnête de dire qu’on a passé un mauvais moment devant Money Monster qui se révèle au fond plutôt drôle, volontairement parfois (pour détourner l’attention d’une certaine vacuité scénaristique ?), involontairement souvent (quand on fait face à des clichés qu’on n’aurait même pas pardonnés à une rediffusion des Experts à Las Vegas). Mais surtout, le film offrira au Festival un tapis rouge de premier ordre avec George Clooney, Jodie Foster et Julia Roberts, dont c’est la première montée des marches. Pendant ce temps, Bernie Sanders se retourne dans ses primaires.

Le casting

Le retour du motif très bankable « Julia Roberts, digne et soumise qui se fait marcher dessus par un George Clooney tout en tchatche, en dents blanches et en autobronzant » fait ici face à Jack O’Connell, acteur ambitieux que décidément, les actrices adorent filmer quand elles passent à la réalisation (son premier premier rôle, c’était Louis Zamperini dans l’Invincible d’Angelina Jolie).

À regarder où ?

Sur l’écran d’un vol long courrier quand vous aurez épuisé vos trois bières réglementaires et toute la section « comédies romantiques avec Katherine Heigl » de la sélection Emirates.

L`accueil

Hilare. Comment réagir autrement lorsque George Clooney fixe une caméra télé avec l’intensité de regard d’un poisson mort et assène « Nous sommes des êtres humains, nous ne sommes pas des ordinateurs, nous avons une conscience » ?


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