Kremlin: le système de défense antimissile américain en Roumanie «menace à la sécurité russe»

  12 Mai 2016    Lu: 1314
Kremlin: le système de défense antimissile américain en Roumanie «menace à la sécurité russe»
Le site antimissile inauguré en Roumanie présente une menace claire à la sécurité nationale de la Russie, a fait savoir jeudi 12 mai le Kremlin, répondant aux dénégations de l’OTAN.
«Nous avons dit dès que cette histoire a commencé que nos experts sont convaincus que le déploiement du système ABM constitue une menace à la sécurité nationale de la Fédération de Russie», a fait savoir le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

«Des mesures sont prises afin d’assurer le niveau de sécurité nécessaire à la Russie. Le président lui-même, laisser moi vous le rappeler, a demandé à plusieurs reprises contre qui le système serait dirigé ?», a-t-il poursuivi.

Un soldat roumain assite à la cérémonie d’ouverture du site américain de défense antimissile Aegis à Deveselu.

Ces propos viennent en réponse au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui a réitéré que le site ne représentait pas une menace pour la Russie. «Ce système est dirigé contre les menaces hors de l’espace euro-atlantique», a-t-il expliqué lors de la cérémonie d’inauguration de la mise en place de la base aérienne à Deveselu, dans le sud de la Roumanie.

Le président roumain Klaus Iohannis a de son côté assuré que le système était «purement défensive, dirigé contre aucune nation et ne peut être utilisé dans une opération offensive».

Les Etats-Unis et l’OTAN ont insisté pendant des décennies que les projets de déploiement d`un bouclier antimissile en Europe ne compromettraient en rien la sécurité russe. Le système américain de défense antimissile Aegis, déployé en Roumanie dans sa variante terrestre, est une incarnation moins ambitieuse du système ABM, remplaçant le projet envisagé par l’administration de Georges W. Bush en 2007. Le bouclier est destiné à protéger l’Europe d’une attaque éventuelle de missile par l’Iran, indique l’alliance.

La menace iranienne existe-t-elle toujours?

A noter qu’étant en déplacement en République tchèque en 2009, où selon les plans de George W. Bush un tel système aurait dû avoir sa place avant d`être abandonné par le président Barack Obama, ce dernier a assuré qu’après le règlement de la situation autour du nucléaire iranien, la tâche du développement du segment européen de la défense antimissile perdrait son actualité.

Pourtant, après l`accord avec l`Iran, le département d’Etat américain ne s’est pas embarrassé pour mettre en place ces éléments de défense antimissile en Europe. «Une solution au problème nucléaire [iranien] n’annule pas la nécessité [de la création] d`une défense antimissile pour empêcher la menace de missiles iraniens», a expliqué un porte-parole du Département d`Etat cité par Ria Novosti.

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