La Lettonie, pire pays de l’UE pour les gays

  11 Mai 2016    Lu: 795
La Lettonie, pire pays de l’UE pour les gays
La Lettonie, la Lituanie et la Pologne ont été classées parmi les pires pays de l’UE pour les citoyens LGBTI, selon un indice réalisé par l’organisation de défense des droits des gays, ILGA.
L’indice Rainbow Europe 2016, publié le 10 mai, analyse la situation des lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexués à travers 49 pays européens et s’appuie pour cela sur les lois et les politiques qui affectent ces citoyens. Seuls trois pays de l’UE, Malte, la Belgique et le Royaume-Uni répondent à 80 % des critères de l’ILGA pour l’égalité juridique.

Malte a été applaudie pour sa loi progressiste sur l’identité de genre, le Gender Identity, Gender Expression and Sex Characteristics Act (GIGESC), qui vise à protéger l’intégrité physique, l’autonomie corporelle et l’autodétermination.

« C’est tout de suite devenu un modèle à l’international et le catalyseur de nombreuses autres initiatives importantes : une politique d’éducation d’envergure pour les enfants trans et intersexués, et un plan d’action complet LGBTI », a déclaré l’ILGA dans son évaluation.

En bas du classement se trouvent certains des nouveaux États membres de l’UE – notamment les Balkans et les pays d’Europe de l’Est. En effet, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne se situent toutes en dessous des 20 %. Étonnamment peut-être, l’Italie, membre fondateur de l’UE, obtient également un score de 20 %.

Selon l’ILGA, la raison pour laquelle la Lettonie se retrouve dans les abysses du classement s’explique en partie par la mise en place, dans le cadre de la loi sur l’éducation, d’une « clause de moralité » dans le programme scolaire.

Plus positif, la capitale, Riga, a accueilli l’EuroPride en 2015, devant ainsi le premier ex-État soviétique à organiser cet événement, qui s’est avéré être un véritable succès. En Lituanie, de nombreux événements pro-LGBTI ont eu lieu en 2015, et le maire de Vilnius s’est dit favorable à l’organisation de la première gay pride en 2016. Toutefois, les sondages d’opinion dans les deux pays baltes montrent que l’égalité LGBTI est encore une pomme de discorde.

Evelyne Paradis, directrice exécutive de ILGA Europe, a souligné que contrairement à la croyance populaire, l’égalité des droits des LGBTI est loin d’être acquise en Europe. « En réalité, le tableau est actuellement très contrasté : les nombreux gouvernements qui montraient la voie en matière d’égalité des LGBTI il y a quelques années, ont ralenti le rythme de leur travail, surtout lorsqu’il s’agit de nouvelles normes », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Bien que les États membres de l’UE soient toujours en première ligne en matière de protection juridique des personnes LGBT, l’ILGA pense que l’Europe ne peut plus se targuer d’être le porte-drapeau de la cause LGBT, comme c’était le cas il y a 10 ou 15 ans, avait expliqué Evelyne Paradis lors d’une interview avec EurActiv en décembre. Certains États membres se reposent trop sur leurs lauriers, et d’autres font même marche arrière, a-t-elle estimé.

La directrice de l’ILGA-Europe a également reproché à la Commission européenne et au vice-président Frans Timmermans, qui est chargé des droits fondamentaux de l’UE, de ne pas suffisamment combattre la violence transphobe et homophobe.

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